PRESIDENTIELLE 2019: Aïssata Tall Sall invite l’opposition à travailler à une candidature unique pour faire face au régime du Président Macky Sall



 
 
Sa pertinence lui a valu l’honneur de voir le plateau de «Le Talk» d’Africa24 déroger à sa règle en lui «offrant» exceptionnellement trois parties à la place des deux parties standard. Face au journaliste Babylas Boton, Aïssata Tall Sall a évoqué la nécessité pour l’opposition de se rassembler pour faire face régime du Président Macky Sall. 
 
 
A moins de trois mois de la présidentielle du 24 février 2019, le ballet des candidats au niveau des chaines de télé à l’international se poursuit. Avant-hier, la députée-maire de Podor, Aïssata Tall Sall, était sur le plateau «Le Talk» d’Africa24. Aussitôt interpellée sur comment allait le Sénégal, l’ancien ministre de la Communication sous Abdou Diouf a indiqué que le Sénégal va comme un pays qui est en attente d'un tournant. «Un tournant extrêmement important pour son destin, pour sa continuité en tant que nation, en tant que pays qui vient d’une indépendance consacrée depuis 1960… et dont les populations attendent encore, elles, d’être indépendantes sur le plan économique, sur le plan social, sur le plan culturel. Donc, le Sénégal est un pays qui a besoin de changement», explique-t-elle. 
Une bien triste situation qui pousse le leader de «Osez l’avenir» à croire que le tournant de février 2019 sera différent des précédents. «Je crois qu’il doit être différent. Il doit être différent et peut-être un tout petit peu pareil aussi», croit-elle savoir.
 
«si les Sénégalais votent pour le changement…»
 
 
Ainsi, estimant qu’en politique, les alternances doivent rythmer la vie démocratique, la députée est revenue sur le sens des deux alternances réalisées dans notre pays. «Au Sénégal, nous en avons une première en 2000, nous en avons connu une deuxième en 2012 et nous attendons celle-là en 2019. Mais je dis que cette prochaine alternance doit être différente, parce que le Sénégal a maintenant un peuple mûr pour apporter les vrais changements. En 2000, on a eu l’impression d’un rejet du système socialiste, qui a duré 40 ans. En 2012, on a également procédé à une alternance de rejet d’un système, parce que le peuple pensait que Abdoulaye Wade voulait mettre son fils sur le fauteuil. Et aujourd’hui, nous sommes dans une situation où nous n’avons ni la première condition, ni la seconde», dit-elle. Et d’ajouter : «si les Sénégalais votent pour le changement, ils opteront pour le vrai changement, le changement en profondeur, comme le peuple l’attend. Que ce soit sur le plan institutionnel, sur le plan de la justice, les problèmes de l’Assemblée nationale, sur le plan économique». 
 
 
«De quoi a peur le régime ?»
 
 
Réagissant sur le processus électoral déjà marqué par des difficultés profondes, Aïssata Tall Sall a laissé entendre que la refonte du fichier électoral est à l’origine de ces difficultés. «Parce qu’aucune raison pertinente ne nous avait alors été proposée pour que ce fichier là soit changé. Ce fichier là avait permis à Macky Sall de remporter l’élection (présidentielle) de 2012, ce même fichier avait permis aux députés de la majorité d’aller à l’Assemblée nationale en 2012, ce fichier leur a permis de remporter plusieurs circonscriptions lors des locales de 2014. Alors on ne voyait pas pourquoi nous imposer ce changement», a-t-elle fustigé, en se demandant de quoi a peur le régime au regard des subterfuges employés «pour empêcher» certains candidats de se présenter à l’élection. 
 
 
«Nous devons travailler à une candidature unique»
 
 
Sur l’importance et les chances d’une candidature unique de l’opposition, la dissidente du Parti socialiste a fait savoir que les leaders de l’opposition doivent travailler à cela. «Si je suis honnête, je vous dirai difficilement. Si je suis politique, je vous dirai que c’est possible et si je suis une vraie citoyenne, je vous dirai que c’est notre devoir de travailler à cela. Et moi je suis une citoyenne… Nous devons travailler à cela. Parce que si nous tous avons le même objectif qui est d’apporter un meilleur vivre aux Sénégalais, nous devons être ensemble et voir qui pourrait porter, en nos noms à nous tous, ce projet pour le Sénégal», dit-elle, reconnaissant tout de même que, «malheureusement, en politique, ces choses-là sont très difficiles». Mais, insiste-t-elle, cela ne veut pas dire que nous ne devons pas essayer. Quant à la manière dont le choix devrait se faire, la mairesse de Podor estime que c’est au peuple de répondre à cette question en donnant à l’un d’eux les moyens pour être porté à la tête de cette potentielle coalition. 
 
Sidy Djimby NDAO

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