PRESIDENCE GROUPE PARLEMENTAIRE LIBERTE ET DEMOCRATIE: Wade impose Cheikh Mbacké pour briser Madické à Touba



 
 
Wade a encore frappé ! Après avoir défenestré Me Madické Niang de la présidence du groupe parlementaire, il y a installé, contre toute attente, Serigne Cheikh Abdou Bara Dolli Mbacké. Une décision surprenante, vu le profil de l’homme, mais hautement politique. Pour le pape du Sopi, il fallait renforcer ce libéral de Touba, pour contrebalancer Me Madické Niang qui risque de rogner une partie de l’électorat du Pds dans la ville sainte.
 
 
Exit Madické ! Vive Serigne Cheikh Abdou Bara Dolli Mbacké. En effet, le député libéral de Touba sera le nouveau président du groupe parlementaire de l’opposition. Me Abdoulaye Wade, patron de la coalition Wattu Sénégal, en a décidé ainsi. Une décision acceptée par le groupe, et qui doit être entérinée aujourd’hui, à la session de rentrée du Parlement. Mais la décision de Wade de porter Serigne Cheih Abdou Bara Dolli à la tête du groupe parlementaire sonne un peu comme une surprise pour tous. En effet, en dehors de Madické, on attendait des députés libéraux intellectuellement mieux lotis, à l’image de Toussaint Manga. En effet, même si le militantisme, la détermination et la hargne du nouveau président ne sont plus à démontrer, au Pds et à l’Assemblée, où il fait partie des bêtes noires de la mouvance présidentielle, force est de reconnaître que Serigne Abdou Bara Dolli Mbacké a des limites objectives. Quasi-analphabète, on voit mal comment il va s’en sortir avec la maîtrise des textes de l’Assemblée, des textes de lois….
 
Un choix politique pour contrecarrer Madické, en lui arrachant son bras droit»  à Touba
 
Mais il est clair que Wade a fait un choix purement politique, après le départ de Madické Niang. Touba étant la base naturelle du Pds et de Me Madické Niang, engagé lui aussi dans la course à la présidentielle. Et il risque de faire mal au Pds dans la ville sainte. Dès lors, il fallait à tout prix créer un contrepoids, pour ne pas voir l’électorat libéral basculer. Et Wade a tapé fort, en dressant contre Madické, Serigne Cheikh Mbacké qui était devenu son «bras droit», Touba, le représentant dans manifestations dans la ville sainte. En réalité, Madické a été pour beaucoup dans l’ascension politique de Cheikh Abdou Bara Dolli.
 
 
Le groupe tient à garder Pape Diop comme vice-président
 
Que la mouvance présidentielle se le tienne pour dit. Parité ou pas, le groupe Liberté et Démocratie compte proposer de nouveau Pape Diop au poste de 8ème vice-président qui lui revient. Selon nos sources, le groupe ne compte pas bouger d’un iota sur la question et met la mouvance présidentielle devant ses responsabilités. «Qu’elle se débrouille comme elle peut. Ils n’ont qu’à s’arranger entre eux», lance une source. Et leur détermination est d’autant plus légitime, que la majorité ne veut pas aller jusqu’au bout de sa logique dans l’application de la parité, en extirpant du champ de celle-ci le poste de premier vice-président. En outre, Mamadou Lamine Diallo reste président de la commission qui va revenir au groupe, dont le vice-président reste également Mamadou Diop Decroix. Un poste de porte-parole, qui n’existe pas dans le règlement de l’Assemblée a été créé et confié à Toussaint Manga.
 
La parité intégrale faussée par le poste de 1er vice-président qui devrait revenir à une femme, mais que personne n’ose enlever à Cissé Lô
 
 
En effet, si la parité est appliquée tel que le stipulé par la loi, le président (Moustapha Niasse) étant un homme, le premier vice-président doit obligatoirement être une femme. Mais au sein de la majorité, cela est impossible, du fait des positions intransigeantes des uns. En effet, Moustapha Cissé Lô, qui avait des visées connues de tous sur la présidence de l’institution, tient à tout prix à occuper le poste de premier vice-président. Et personne n’ose le lui disputer. Même Awa Guèye, qui devrait être la première vice-présidente en cas de parité intégrale, ne veut pas du poste pour éviter des problèmes. Lors de la rencontre de la semaine dernière, lorsqu’une de ses collègues a évoqué la question, demandant que le poste revienne à une femme, en l’occurrence elle, elle a aussitôt décliné la proposition. Comme quoi, celles-là qui réclament la parité ne sont même pas logiques avec elles-mêmes, car ne voulant pas aller au bout de leur logique, pour préserver leur unité et leurs intérêts de groupe.
 
Mbaye THIANDOUM
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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