PRÉPARATIFS DES ÉTATS GÉNÉRAUX DES TRANSPORTS PRÉVUS JUILLET PROCHAIN : Les ont tares et les maux du secteur à Dakar diagnostiqués par les acteurs du transport




 
 
 
 
 
Les acteurs des transports de la région de Dakar se sont réunis hier pour pour discuter de la problématique du secteur. Les acteurs ont échangé sur les causes des accidents et il en est sorti qu’à 90%, c’est au comportement humain. C’est ainsi que des solutions sont proposées et les travaux seront documentés pour être présentés à l’occasion des assises des transports, prévues au mois de juillet.
 
 
 
L'Agence nationale de la sécurité routière (Anaser) a clôturé hier à Dakar ses réunions de comités régionaux de développement (Crd) sur la campagne nationale de lutte contre la recrudescence des accidents de la circulation. Dakar étant la dernière région qui restait, le Directeur général de l’agence a réuni tous les acteurs des transports dans un hôtel de la place pour exposer la problématique du secteur. «Ce Crd nous permettra d’avoir des éléments qui seront reversés lors des états généraux des transports qui se tiendront au mois de juillet», fait-il savoir.
Cheikh Oumar Gaye, dans son discours d’ouverture, a soutenu que plus 1.300.000 personnes meurent chaque année à cause des accidents de la circulation. Un chiffre qui a épaté toute l’assistance. C’est le Commandant du groupement motocycliste de la Gendarmerie nationale qui est revenu sur les chiffres alarmants du nombre de morts enregistré au Sénégal. Il souligne que l’accident de la circulation le plus meurtrier est celui de Sikilo avec 39 décès en 2023 et plus de 60 blessés. «Les chiffres des accidents sont alarmants. Le facteur humain cause 92% des accidents. En 2021, ce sont 665 décès liés aux accidents. En 2023, on est à 733 décès enregistrés», annonce le chef d’escadron Diène Ndiaye qui invite à avoir la ‘’culture de la sécurité routière’’.
 
 
Les causes des accidents de la circulation

 
 
 
Selon le Directeur de l’Anaser, les causes des accidents de la circulation sont en plus grande partie causées par l’indiscipline des conducteurs qui font fi du code de la route.  «Parmi les causes, on peut citer entre autres l'excès de vitesse, les défaillances techniques des véhicules, le comportement imprudent des conducteurs comme l'utilisation du téléphone au volant, le non-respect des feux de signalisation, le refus du port de ceinture de sécurité», liste Gaye, convaincu qu’avec un bon système de contrôle sanction efficace et démocratisé, il est possible fléchir cette courbe ascendante de l’insécurité routière.
La gendarmerie a aussi pointé du doigt d’autres causes des accidents routiers : «Incivisme des usagers de la route, délivrance fallacieuse de papiers administratifs (PC de complaisance), délivrance des visites techniques pour le parc automobile vieillissant, défaut de maîtrise des importations de pneumatiques, vétusté du parc automobile, manque de coordination dans l'exécution des missions de police de la route entre les différents acteurs, défectuosité des routes à certains endroits, absence d'aires de repos à certains endroits, insuffisance des moyens matériels, sous-effectif criard des unités de la Gendarmerie territoriale et Comportement immoral de certaines personnes», liste le commandant Ndiaye.
En prévention, Cheikh Oumar Gaye appelle à un sursaut national pour le respect du code de la route et au changement de comportement des conducteurs et des autres usagers de la route. «Tout le monde doit faire de la sécurité routière son affaire. Si chacun joue son rôle, on diminuera les accidents», assure-t-il.
Le Dg de l’Anaser a profité de l’approche de la Tabaski et en présence des responsables syndicaux et autres acteurs de la route pour inviter les chauffeurs au respect du code de conduite, car les voyages interurbains de la population seront très denses. «Quelles que soient la qualité de la route, les caractéristiques de la route, il est enseigné en code de la route comment se comporter pour arriver à passer. En direction de la saison des pluies et de la Tabaski, nous appelons les automobilistes au respect scrupuleux du code de la route. En période pluvieuse, la chaussée est mouillée. Nous appelons à la responsabilité de tous au respect des dispositions du code de la route. La saison pluvieuse est une saison accidentogène, c’est pourquoi on va intensifier les activités de sensibilisation, de contrôle», indique-t-il. 
Dans les solutions, la gendarmerie a fait des propositions. Il s’agit de solutions séquencées autour de cinq piliers : management et gestion de la sécurité routière, la sécurité des véhicules, la sécurité des infrastructures, la sécurité des usagers, la prise en charge post accidents. Au niveau stratégique, la gendarmerie préconise de renforcer la coordination et la synergie entre les actions les ministères sectoriels, les forces de défense et de sécurité, l'Agence nationale à la sécurité routière (Anaser), l'Ageroute, et tous les acteurs du secteur des transports, d’opérationnaliser la Légion de sécurité routière de la Gendarmerie créée suivant décret 2023-2337 du 8 décembre 2023, de créer un groupement de circulation routière entièrement dédié à la région de Dakar, de sensibiliser davantage les automobilistes à travers toutes les plateformes, de proposer l'érection de pistes cyclables dans les futurs projets de construction d'infrastructures routières. Et au niveau opérationnel, ils proposent le contrôle technique des véhicules dans les régions, le durcissement de la répression des infractions au code de la route pour réduire les causes d'origine humaine, la révision des conditions d'attribution des titres de transport, des mesures correctives du transport des motocyclistes dans les meilleurs délais, un renforcement de la signalisation sur les différents axes routiers et la vulgarisation de l'usage des terminaux de paiement automatisé (PDA).
Baye Modou SARR
 
 
 
 
 
LES ECHOS

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