4 ans après le pourvoi en cassation, le dossier Tahibou Ndiaye est dépoussiéré. La Cour suprême a remis l’affaire dans le circuit et, bientôt, l’affaire sera évoquée. L’ancien directeur du Cadastre sera définitivement fixé sur son sort.
Vérité en-deçà des Pyrénées, mensonge au-delà. La célérité de la justice qui se vérifie dans le dossier de Khalifa Sall est loin d’être constatée dans l’affaire Tahibou Ndiaye. Condamné depuis 2015, par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), l’ancien Directeur du Cadastre attend toujours que la Cour suprême enrôle son dossier. Il a attendu 4 ans sans que la haute juridiction ne statue sur son recours. Cependant, selon des sources proches de l’affaire, la Cour suprême va bientôt se pencher sur l’affaire. Gelé, pour ainsi dire, depuis quelques années, le dossier a été dépoussiéré. «Il est remis dans le circuit», si l’on en croit notre interlocuteur. Il est probable que le dossier soit enrôlé au retour des vacances judiciaires. «On est toujours en attente. Depuis plus de trois ans, on a fait notre pourvoi en cassation, mais toujours rien. Combien de dossiers sont passés depuis lors ? Pourtant, notre dossier précède ces dossiers-là. Mais, il me semble que cela ne les intéresse plus», a martelé Me Lenine So que nous avons joint au téléphone.
En 2015, Tahibou Ndiaye a été condamné par la Crei à 5 ans de prison ferme et 2,6 millions de francs d’amende à payer au Trésor public. Le Juge Henry Grégoire Diop a aussi ordonné la confiscation de ses biens. L’ancien directeur du Cadastre était poursuivi pour enrichissement illicite.
Le glaive de la justice n’est pas seulement tombé sur la tête de l’ancien Directeur du Cadastre. En effet, son épouse Ndèye Aby Diongue a été condamnée à 3 ans dont un an ferme, alors que ses deux filles adoptives, en l’occurrence Mame Fatou Thiam et Ndèye Rokhaya Thiam, ont écopé de deux ans assortis du sursis. Pour ces dernières également, le juge de la Crei avait ordonné la confiscation de leurs biens. Ils doivent, tous, en sus de l’amende, payer un milliard de dommages et intérêts à l’Etat du Sénégal, partie civile dans cette affaire. Comparaissant tous libres, après quelques mois de prison, Tahibou Ndiaye et sa famille ont pu rentrer chez eux après le prononcé du verdict, puisque le juge n’avait pas décerné mandat de dépôt. Pour avoir attaqué la décision, l’affaire a atterri devant la Cour suprême.
Alassane DRAME