Le Tribunal correctionnel de Dakar, rendant son verdict hier, a relaxé purement et simplement Tahirou Seydou Sarr des faits d’escroquerie et de faux pour lesquels il avait comparu suite à la citation de Mamadou Ndoye et autres, représentés par Ousseynou Tall. Ces derniers lui réclamaient principalement 3 milliards et 900 millions à titre de dommages et intérêts. L’homme d’affaires sort victorieux d’une bataille qui n’était pas gagné d’avance.
La décision rendue par le Tribunal correctionnel hier a sûrement été comme une bouffée d’oxygène pour Seydou Sarr plus connu sous le nom de Tahirou Sarr, qui venait de voir une épine enlevée de son pied. En effet, dans cette affaire d’escroquerie, de faux etc., qui avait fait les choux gras de la presse, il y a juste quelques mois, l’homme d’affaires a été blanchi. Le juge correctionnel, après en avoir délibéré, l’a relaxé purement et simplement avant de débouter de leur demande Mamadou Ndoye et autres, ainsi que Ousseynou Tall le représentant de la famille, parties civiles dans cette affaire. Une grosse victoire pour Tahirou Sarr qui vient d’être sorti d’un bourbier.
Faut-il le souligner, la bataille n’était pas gagnée d’avance. Les accusations de la partie civile étaient tout de même graves. Dans la citation, les requérants expliquent qu’ils sont propriétaires du Tf n° 6.374/DG de Dakar et Gorée reporté sur le livre foncier de Ngor Almadies sous le n°1838/NGA d’une superficie de 32.870 m2 sis à côté de la Nouvelle Mosquée de Yoff. Le site ayant fait l’objet d’une indisponibilité pour cause d’utilité publique, il y a eu un décret d’expropriation ; ce qui fait qu’ils devaient être indemnisés.
Les bénéficiaires ont ainsi mandaté Matar Diène à cet effet. Selon eux, ils ont eu la surprise d’apprendre qu’il y a eu un procès-verbal de cession de conciliation, homologué par le Tribunal régional de Dakar, sous le numéro 2218 qui consacre la cession de la créance qu’ils ont sur l’Etat, à la société Sofico SA de Tahirou Sarr, au prix de 328 millions. Ils ont ensuite appris que l’homme d’affaires a pu gagner 17.466.500.000 francs et, par conséquent, 3.355.000.000 francs devaient revenir à la famille. La partie civile souligne ensuite que dans le procès-verbal de cession de créance, il est mentionné que la famille a été représentée par Ousseynou Tall. Lorsqu’ils ont envoyé une sommation interpellative à ce dernier, il a dégagé en touche, jurant n’avoir jamais été mandaté, qu’il n’a pas été autorisé à céder les créances et qu’il n’a jamais constitué d’avocat en ce sens. C’est alors que Tahirou Sarr a été poursuivi pour escroquerie, faux et usage de faux en écritures privées, escroquerie à une décision de justice.
Lors du procès, en février dernier, en l’absence de l’homme d’affaires, la partie civile a réitéré ses accusations et Ousseynou Tall a repris les propos tenus dans la sommation. Ils ont réclamé 3 milliards ainsi que 900 millions pour la réparation du préjudice. Le Parquet avait requis un an ferme. L’affaire devant être vidée le 21 mars dernier, Me Seydou Diagne conseil de Tahirou Sarr, a demandé entre-temps le rabat du délibéré et la réouverture des débats. Le patron de Sofico SA devait cette fois-ci comparaître. Le juge a accédé à la requête et Tahirou Sarr a finalement comparu pour dégager en touche les accusations portées à son encontre. Au final, le juge de la 1ère Chambre correctionnelle l’a relaxé pour débouter ensuite la partie civile de sa demande. Cependant, la famille a la possibilité de faire appel.
Alassane DRAME