Le procureur de la République ne veut pas trainer les pieds dans l’affaire Cheikh Yérim Seck. Après l’interpellation du journaliste mardi dernier, il a ordonné qu’il soit mis en position de garde-à-vue et qu’il lui soit déféré le lendemain. Hier, Cheikh Yérim Seck a été conduit au Parquet de Dakar, mais il a fait l’objet d’un retour de Parquet. Une attitude du Parquet qui laisse présager l’ouverture d’une information judiciaire.
Va-t-on vers l’ouverture d’une information judiciaire dans l’affaire Cheikh Yérim Seck ? En tout cas, l’attitude du Parquet laisse présager que le dossier pourrait aller en instruction. En effet, déféré hier, le journaliste a fait l’objet d’un retour de parquet. Il est de coutume que les dossiers qui font l’objet de retour de Parquet vont aller en instruction ; dans des rares cas, le chef du Parquet relâche la personne et la convoque à travers une citation à comparaître. Mais, Ibrahima Ndoye est-il inscrit dans ces pratiques employées par ses prédécesseurs ? Cela ne semble pas être le cas. Il est manifeste, à travers la célérité dans le traitement de cette affaire, que le chef du Parquet ne badine pas.
La ‘’diffamation’’ saute
Ayant fait convoquer, mardi dernier, le journaliste dans les locaux de la Division de la cybercriminalité, ce dernier a été entendu avant d’être placé sous le régime de la garde-à-vue, sur ordre du Procureur. Instruction a été ensuite donnée à la police de le déférer le lendemain. Ce qui a été fait. Hier, Cheikh Yérim Seck a été conduit au Parquet de Dakar. Dans un premier temps, il semble que les faits visés étaient la diffusion de fausses nouvelles et la diffamation. Mais, la deuxième infraction pénale a été abandonnée. Car, selon un des avocats de Ousmane Sonko, ce dernier n’a pas porté plainte. Ainsi, le procureur qui s’est autosaisi ne pouvait pas poursuivre pour diffamation, alors que la personne qui serait diffamée ne veut pas poursuivre. Du coup, c’est seul le délit de diffusion de fausses nouvelles qui semble être retenu, nous souffle-t-on. Les choses seront plus claires aujourd’hui, lorsque le chef du Parquet donnera clairement sa position dans le traitement de l’affaire.
Alassane DRAME