La tension est vive dans la capitale du Kassa. Les Oussouyois ont battu le macadam, hier, pour réclamer le départ du préfet qu’ils accusent de refuser le respect de l’extension de la commune, après avoir détruit les bornes implantées par la mairie.
Les Oussouyois ne veulent plus de leur préfet. Ils ont aussi battu le macadam hier pour réclamer son départ qu’ils accusent d’être à l’origine du litige foncier entre la commune d’Oussouye et celles de Oukout et de Mlomp. Bénédict Lambal, ancien maire d’Oussouye, a lu le mémorandum pour dénoncer la destruction de récoltes et le lynchage d’habitants d’Oussouye par les habitants de la commune de Mlomp. Il a aussi dénoncé dans le mémorandum la destruction des bornes de localisation des limites de l’exploitation des habitants de Calobone et d’Oussouye. L’ex-maire, dans son discours, a accusé le préfet d’être derrière ce litige entre les villages traditionnels de Mlomp et d’Oukout, d’une part, la commune d’Oussouye d’autre part. Édouard Lambal accuse : «vous avez le droit de manifester et de protester contre les mesures administratives qui bafouent vos droits légitimes et ne font aucune lecture de l’esprit de la loi sur le domaine national. En effet, la destruction par le préfet du département, Ismaïla Ndiaye, des bornes que vous aviez placées dans vos espaces privés respectifs, n’a fait qu’exacerber votre frustration. Cette maladresse et inexpérience du préfet a encouragé des individus malintentionnés des villages riverains à perpétrer des actes odieux dans vos propres exploitations privées», fulmine le maire.
«La commune d’Oussouye a été délimitée dans les zones d’habitations des villages de Calobone et d’Oussouye. Laissant ainsi hors de la zone communale tous vos terroirs et votre patrimoine culturel et cultuel, zones d’exercice de vos activités agricoles et pastorales, même le sous-quartier de Calobone, en l’occurrence Eking, est hors du périmètre communale, de même que le 6ème nouveau quartier de la commune, en l’occurrence Buhentène, qui s’est constitué hors du périmètre communale et dont l’espace naturel s’étend jusqu’à Loudia Wolof est à la commune de Mlomp», conclut le maire.
Pendant 5 mn, les femmes ont fait face au domicile du préfet pour prier afin pour son départ
Les femmes de la commune sont sorties massivement, chantant et priant pour le départ du préfet. Pendant 5 minutes, elles étaient en rang et ont fait face au domicile du préfet pour prier afin que l’autorité administrative quitte le département. Il y a aussi la jeunesse qui a scandé le départ du préfet lorsque son adjoint s’est approché pour recevoir le mémorandum.
Le préfet Ismaïla Ndiaye rejette catégoriquement toutes les accusations
Le préfet en question, Ismaïla Ibrahima Ndiaye, joint par téléphone, dit avoir agi en toute légitimité, en respectant la législation. L’autorité administrative balaie d’un revers de main toutes ces accusations et indique que le maire n’a pas respecté la procédure de l’extension, comme stipulé par les textes et règlements. Donc, dit-il, l’autorité administrative qu’il est n’a agi que pour éviter un conflit foncier entre les communautés qui réclament la paternité de ces terres.
Baye Modou SARR