POUR L’ELUCIDATION DE L’AFFAIRE FALLOU SENE: Les étudiants de Saint-Louis déposent une liste de témoins sur la table du juge



 
La Coordination des étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis ne démord pas. Dans l’affaire de leur défunt camarade Fallou Sène, les étudiants restent convaincus qu’ils ont leur mot à dire. Ainsi, même si le Doyen des juges n’est pas convaincu de leur qualité à agir en tant que partie civile, ils ont produit une liste d’étudiants, «témoins des faits», afin que le juge les entende.
 
 
Au début du mois de février dernier, le Doyen des juges d’instruction avait posé les premiers actes de son instruction dans l’affaire Fallou Sène. Un démarrage en trombe qui était salué par les proches du défunt étudiant, qui espéraient ainsi que la lumière allait très vite être faite dans ce dossier. Mais, depuis quelque temps, si la famille attend toujours l’élucidation de cette affaire, du côté des étudiants, on n’est pas d’accord avec la tournure prise par le dossier et qui lui a été donnée par le magistrat instructeur. Car, le juge Samba Sall estime qu’ils n’ont pas qualité à agir et qu’ils ne peuvent donc pas se constituer partie civile. Cependant, devant l’insistance de leur conseil, le magistrat instructeur semble céder. 
 
 
Une liste de 9 témoins déposée sur la table du juge
 
 
Du coup, la coordination des étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint Louis a confectionné une liste de témoins dont ils souhaitent l’audition par le Doyen des juges. Il s’agit de 9 personnes qui, révèlent-ils, étaient sur les lieux au moment des faits. Cette liste a été déposée hier sur la table du magistrat instructeur. 
Il revient maintenant au juge Samba Sall d’apprécier la pertinence de leurs témoignages et leur opportunité. Mais, ce qui est sûr, c’est que les étudiants sont déterminés à jouer leur partition pour arriver à l’élucidation de cette affaire et à ce que justice soit rendue. 
Dans son instruction, le magistrat instructeur n’entend interroger qu’un seul étudiant, selon eux, et ils disent ne pas connaître véritablement ce camarade. Rappelons que c’est en mai 2018 que Fallou Sène a été tué lors d’une manifestation des étudiants. L’étudiant en 2ème année a été tué par balle. L’arme appartient au gendarme Moustapha Sané, selon les conclusions de l’enquête préliminaire. Ce dernier ne s’était pas débiné au moment de l’enquête préliminaire arguant, pour sa défense, qu’il a tiré parce qu’il était sous la menace d’une foule d’étudiants en colère, mais qu’il n’avait jamais eu l’intention de tuer. Il a été inculpé pour meurtre avant d’être placé sous contrôle judiciaire. C’est près de deux ans après que l’instruction a démarré. 
 
Alassane DRAME

Dans la même rubrique :