«Les prisons vertes», c’est le nouveau concept sorti des deux jours d’échanges lors du forum sur la gouvernance environnementale, qui a vu la participation de plusieurs maires venus des trois régions de la Casamance naturelle, des membres de la société civile, surtout ceux qui interviennent dans la préservation et la protection de l’environnement.
Le nouveau Code forestier est certes venu à son heure, mais ne va pas régler ou stopper l’exploitation de nos ressources forestières. C’est l’avis de plusieurs élus locaux, qui participaient au forum sur la gouvernance environnementale à Ziguinchor. Selon ces derniers, il est nécessaire d’impliquer les populations dans la lutte contre la désertification de nos forêts.
De l’avis de Khadim Mboup, on ne peut mener le combat sans une politique inclusive et participative de la population, qui peut être un fer de lance et peut jouer un rôle très prépondérant pour la protection de l’environnement. «Au terme ces discussions, il y a eu plusieurs recommandations parmi lesquelles, l’installation de prisons vertes dans les régions où les forêts sont menacées», ajoute le chargé de projet de la gouvernance environnementale à l’Institut Panos.
Plus clairement, M. Mboup d’expliquer que les prisons vertes, c’est une idée des participants au forum, qui ont pensé que les peines du nouveau Code forestier sont raisonnables. Mais, soulignent que celles-ci ne peuvent pas définitivement faire reculer les exploitants clandestins. Les prisons vertes consistent à faire travailler les délinquants forestiers dans les périmètres de reboisement. «C’est juste trouver un cadre qui n’est pas trop punitif. C’est pour permettre aux exploitants clandestins de pouvoir participer au reboisement dans les forêts. Il s’agit juste d’une compensation», explique Khadim Mboup, à l’occasion de la fermeture du forum sur la gouvernance environnementale tenue à Ziguinchor.
S’exprimant sur le nouveau Code forestier, l’Inspecteur régional des Eaux et Forêts de Kolda de faire savoir : «c’est un processus qui a abouti à l’adoption de ce code, dont la révision avait démarré en 2005. C’était pour prendre en compte beaucoup d’enjeux, mais également se mettre à jour par rapport au contexte sociopolitique du pays. Il fallait également renforcer les sanctions liées au trafic de bois, aux feux de brousse dévastateurs de nos forêts», déclare le lieutenant-colonel Babacar Dionne.
Ahmet COLY