Les députés ont acculé, hier, Abdoulaye Diouf Sarr, sur les maux qui gangrènent le ministère de la Santé.
De la grève des acteurs à la revalorisation des salaires des médecins, en passant par les bourses de spécialité, la présence de cliniques asiatiques, le manque d’infrastructures dans certaines localités du pays, entre autres, Abdoulaye Diouf Sarr a été secoué. Devant la représentation nationale, hier, le ministre de la Santé a été invité à apporter des réponses à plusieurs questions secouant le monde de la santé. Sans chercher à noyer le poisson, droit dans ses bottes, le maire de Yoff est revenu sur toutes les questions soulevées. C’est Toussaint Manga qui ouvre le bal. «Je vais commencer par le concours des Internes des hôpitaux. C’est un concours plus difficile que le concours de l’Ecole nationale d’administration (Ena). Ce sont des gens bien formés et encadrés. Mais, ils se retrouvent parfois au chômage. Un interne ne doit pas traîner dans les cliniques privées, faute de poste dans le public», dit-il. Avant d’embrayer : «comment faire avec le phénomène des cliniques asiatiques installées au Sénégal et qui soignent tout ?», qui plaide pour la «revalorisation du salaire des médecins et l’augmentation des bourses de spécialités arrimées à un système de paiement global».
Après Toussaint Manga, plusieurs députés sont revenus sur le manque d’ambulances et le relèvement de plateaux techniques de santé dans leurs localités respectives.
Juliette Paule Zenga invite «And Gueusseum» à être plus réalistes
Juliette Paule Zenga évoque presque les mêmes doléances. La députée Bby demande l’octroi d’une ambulance dans sa commune. «Pour près de 40.000 habitants, la commune de Mermoz n’a pas d’ambulance. Les populations, par ma voix, vous interpellent. C’est le minimum», a-t-elle souligné, demandant aux membres du mouvement syndical «And Gueusseum d’être réalistes après tous les efforts consentis par l’État». Les hôpitaux régional et de la Paix de Ziguinchor n’ont pas été laissés en rade. Les députés du Sud ont réclamé, à leur tour, le «relèvement du plateau médical de l’hôpital de Ziguinchor et une unité de production d’oxygène, mais aussi, un scanner, vu le caractère sous-régional de l’hôpital régional de Ziguinchor».
Pour Marie Sow Ndiaye, le manque «d’anesthésistes réanimateurs» est un grand problème dans nos hôpitaux. «Les médecins dans les régions ne sont ni logés ni véhiculés. Si on veut les réveiller la nuit pour des urgences, c’est un problème», a déploré la députée libérale. «Les hôpitaux ne recrutent plus. On doit réguler les écoles privées de formation. Tout le monde est aide-soignant ou infirmier. Des professeurs comme des chefs de service émargent à l’Université et à hôpital et ont des primes de voyages», a dénoncé la parlementaire.
Albino MANTANE