PERTURBATION DU TRANSPORT EN PÉRIODE DEMAGAL :Les travailleurs des autoroutes menacent de tout bloquer



L’édition 2022 du Grand Magal de Touba risque de connaître des difficultés, et pour cause. Les travailleurs de l’autoroute Ila Touba menacent tout simplement de tout bloquer, après qu’ils ont fini d’exposer à SerigneMountakhaMbacké leurs doléances restées jusque-là sans solution. Le Khalife général des Mourides leur aurait demandé de faire ce que la loi leur permet. Ils étaient face à la presse, hier, au siège de la Cnts.
 
 
 
Les talibés mourides pourraient passer un Magal de Touba mouvementé cette année avec la décision des 465 employés de l’autoroute Ila Touba de se faire entendre. Ces derniers, qui ont fini de crier sans qu’aucune voix ne s’élève pour les aider, menacent de passer à un cran supérieur. Hier, face à la presse, ils ont traité de tous les noms l’Ageroute, CRBC, Intelliman, Makkinouz, Tara, l’Essentiel, Msa. «Nous avons déposé depuis le 10 août un préavis qui prendra fin le 9 septembre, à quelques encablures du Magal. Nous nous donnons le droit de ne pas dévoiler la suite. Mais nous ferons tout ce que le droit nous permet», a indiqué le président du collectif qui ajoute qu’ils ont été voir le Khalife général des Mourides, SerigneMountakha Bassirou Mbacké, avant de faire cette conférence de presse.«Après nous avoir bien écoutés, il nous a demandé de faire tout ce que le droit nous permet. Nous avons rencontré le médiateur de la République et d’autres autorités pour régler notre problème», déclare Alpha Diaw.
Les employés de l’Autoroute soutiennent être victimes d’une exploitation qui n’a pas de nom. En sus des conditions difficiles de travail qu’ils subissent depuis quatre (04) ans, ce sont «des contrats à durée déterminée depuis lors; des heures supplémentaires jamais payées; 3 ans de primes de transport jamais payées; jamais de paiement d’indemnités de fin de contrat depuis le début de l’exploitation; jamais de reversement à l’Ipres; jamais de renversement à la Caisse de sécurité sociale; absence d’Ipm pour les travailleurs de l’intérieur du pays… licenciements abusifs et arbitraires; recrutements partisans; non-respect du code du travail; contournement de la législation sénégalaise; absence de politique sociale», liste le président du collectif qui annonce la transformation du collectif en syndicat dans les semaines à venir avec une affiliation à la Cnts. «Nous réclamons immédiatement la réintégration des 16 camarades licenciés arbitrairement, uniquement pour non-respect du planning mis par l'employeur, non port de masque, agent de permutation. Ce nouveau planning distillé par WhatsApp ne respecte pas les normes édictées par le code du travail. Plus d'une centaine de lettres d'avertissement ont été envoyées aux employés. Deux mois plus tard, les licenciements ont démarré à la fin du mois de juillet par La CRBC ; Ce qui est cocasse, c'est des Sénégalais qui exploitent les travailleurs. Nous réclamons des heures supplémentaires impayées durant ces trois ans. Les cotisations à l'Ipres aussi à cout de milliards n'ont jamais été reversées ; le paiement de tous nos droits et avantages ; des Cdi à l’ensemble des travailleurs. Ceci, au prix de nos vies», prévient M. Diaw.
Après avoir étalé leur amertume et exigé le règlement de leur courroux, M. Diaw déballe : «nous avons enregistré trois morts d'accidents de travail, des agents qui ont pété les plombs à cause de ce qu’ils voient à partir des cabines qui sont en brousse. Ils voient tout et n’importe quoi. Ils sont malheureusement restés chez eux et leurs parents n’ont pas l’assistance des sociétés. Les femmes en congés de maternité perdent leurs salaires. C'est des amis d'agents de l'Ageroute qui ont créé les sociétés CRBC-Intelliman-makkinouz-Tara-l'essentiel-Msa pour sucer les travailleurs sous la couverture de l'Ageroute. Nous appelons le ministre à corriger ces incohérences», fait savoir le président des travailleurs.
 
 
 
Baye Modou SARR
 
 
 
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :