Les grèves à répétitions des syndicats d’enseignants inquiètent les organisations de la société civile. La Cosydep, dans son avis trimestriel, pointe du doigt un certain nombre de problèmes et invite les autorités à affronter le rapport sur le système de rémunération des agents de l’Etat qui constitue un problème aussi.
Depuis le début de l’année, les organisations syndicales des enseignants ont entamé des mouvements d’humeurs pour exiger de l’Etat le respect des accords signés depuis 2018. Et le point nodal c’est l’alignement de la rémunération de la fonction publique. Un point crucial sur lequel l’Etat du Sénégal peine à tenir son engagement. C’est pourquoi les syndicats, dès l’ouverture de la nouvelle année scolaire, ont déposé un préavis de grève. Dans sa note trimestrielle, la Cosydepdéplore ces turbulences liées à des grèves déclenchées par les syndicats d’enseignants, avec une succession de débrayages, de grèves totales et de manifestations de rue ; des manifestations d’apprenants, provoquant des affrontements entre élèves et forces de l’ordre ; un déficit de dialogue sincère entre les principaux acteurs du fait de l’actualité politique marquée par le dénouement des élections locales et la projection vers les législatives, l’imminence des élections syndicales qui absorbent les organisations d’enseignants».
La Cosydep dénonce la répression, par les forces de l’ordre, des manifestations d’élèves
Après avoir fait ce constat amer, la Cosydep poursuit : «le contexte actuel donne des raisons de s’inquiéter, au regard de l’angoisse exprimée par les élèves, de la démotivation des enseignants et de l’anxiété des parents. Pourtant, ces élèves ne réclament que le respect de leur droit à l’éducation, avec un slogan ‘‘nous voulons étudier’’».
A ce propos d’ailleurs, la Cosydep «dénonce la répression, par les forces de l’ordre, des manifestations d’élèves dont le seul tort est de réclamer le déroulement normal des enseignements». Aussi,la Cosydep exprime ses préoccupations par rapport aux pertes sur le quantum horaire déjà insuffisant, ensuite fortement impacté par le Covid et enfin dangereusement menacé par les nombreux plans d’action qui font perdre une centaine d’heures par semaine. «Ce déficit horaire risque d’être irréparable pour certaines disciplines car les grèves sont organisées les mêmes jours pour chaque plan d’actions», regrettent Cheikh Mbow et Cie. Ainsi, la Cosydep demande à l’Etat d’assumer pleinement son rôle de garant du droit à l’éducation de tous les enfants, exhorte les autorités à affronter le rapport sur le système de rémunération des agents de l’Etat qui constitue une question, certes complexe mais reconnue légitime ; appelle les syndicats d’enseignants et le gouvernement du Sénégal à créer les conditions assurant la continuité des enseignements.
Baye Modou SARR