C’est à la fin du conclave de trois jours (13 au 15 décembre 2024) à Tambacounda que le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) a annoncé le dépôt d’un préavis de grève le 10 décembre dernier. Ces syndicalistes dénoncent le mutisme de l’Etat et exigent la reprise du dialogue qui doit aboutir à un protocole d’accord.
A l’issue de son conclave semestriel tenu cette fois-ci du 13 au 15 décembre 2024 à Tambacounda, le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) a déposé un préavis de grève pour la reprise immédiate des négociations avec le gouvernement. Ces professionnels de la blouse blanche ruent dans les brancards pour la prise en charge en urgence par le gouvernement de leurs revendications qui ne peuvent plus attendre. Et parmi ses revendications l’amélioration des conditions de travail, la souveraineté pharmaceutique et la valorisation des métiers de la santé.
Toutefois, ce qui irrite le Sames, c’est le nom respect des promesses de l’Etat du Sénégal sur la plateforme revendicative soumise en décembre 2023. « Il a été noté un retard notoire dans le traitement de notre plateforme revendicative. Depuis le dépôt en décembre 2023, aucun acte concret n’a été posé par l’Etat du Sénégal. A cet effet, le bureau exécutif national du Sames a déposé un préavis de grève ce 10 décembre 2024. Le Sames exige « la reprise sans délai du processus de négociation entre le Sames et le gouvernement du Sénégal pour aboutir à un protocole d’accord ; le respect de la dignité et de l’honorabilité du corps médical avec la mise en place d’un statut particulier et l’établissement d’un salaire minimum acceptable par les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes à tous les niveaux ; l’élaboration d’un document définissant un plan de carrière clair pour les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes à tous les niveaux de la pyramide sanitaire ; le règlement définitif de la lancinante crise liée à la formation des médecins en spécialisation en l’occurrence les DES et les Internes », liste le Sg qui a invité par ricochet toutes les instances à se mettre en ordre de bataille jusqu’à la satisfaction des différents points cités.
Ainsi, le Sames se dit prêt à durcir le ton. Un plan d’action qui a comme objectif la défense de leurs droits et l’instauration d’un système de santé performant. Lors de ce conclave, le docteur Tidiane Gadiaga a regretté un problème structurel majeur, la dépendance du Sénégal à l’importation de médicaments, qui représente plus de 80% de l’approvisionnement du pays. C’est ainsi que les membres du Comité exécutif national (Cen) du Sames ont souligné l’urgence de développer une industrie pharmaceutique locale capable de répondre aux besoins nationaux.
Baye Modou SARR