PAUL BIAGUI, ANALYSTE SPORTIF DEPUIS ATLANTA :«Jouer sur l’intensité et l’impact physique face aux Anglais»



 
Son nom, c’est Paul Biagui et à Atlanta, il s’affirme comme l’un des meilleurs analystes sportifs, surtout sur la toile. «Les Échos» est allé à sa rencontre pour un débriefing après la qualification des Lions en 8e, mais aussi comprendre son parcours sa vision d’un sport qu’il analyse sans filtre ni convenances.
 
Présentation
 
«Je m’appelle Paul Biagui, je suis chroniqueur/analyste sportif et journaliste de formation basée à Atlanta (Usa) où je vis depuis belle lurette après mes études supérieures».
 
Passion au foot  
 
«L’amour du sport en général et du football en particulier, je l’ai développé à bas âge en jouant dans les matchs quartier contre quartier à la Sicap Liberté 2 où j’ai grandi. Notre concession était à quelques encablures du stade Demba Diop. Donc au primaire, déjà je me retrouvais toujours au stade, soit pour suivre des matchs du championnat national les week-end, des matchs Uassu, le championnat corporatif et, bien sûr, les Navétanes. J’étais un rat de stade si je puis dire. A bas âge déjà, je collectionnais d’abord les images de mes joueurs préférés que l’on pouvait trouver dans des paquets de chewing-gum à 5 francs. Cette passion ne m’a jamais quitté. Le Jaraaf de Dakar est mon équipe de cœur».
 
 Parcours des Lions en poule
 
«L’observateur attentif que je suis devenu est fier de voir et de constater où nous en sommes aujourd’hui en termes de compétitivité, d’organisation, de régularité et de résultats probants. Cette équipe actuelle a du talent et doit prendre conscience de sa valeur intrinsèque. Elle doit grandir en prenant plus de responsabilités dans le jeu pour pouvoir se donner la chance de franchir un cap supérieur à l’échiquier africain. Elle domine l’Afrique depuis au moins 5 ans. Donc il faut consolider les acquis et franchir un palier. Pourquoi pas aspirer au dernier carré d’une Coupe du monde ? C’est possible».
 
Coaching de Cissé
 
«Je ne dirai pas que quelque chose nous avait manqué durant le premier match à part Sadio Mané. Le réalisme et la lucidité nous avaient fait défaut devant durant nos temps forts contre les Pays-Bas, un adversaire qu’on avait trop respecté, alors qu’on avait les moyens de les bouger et de les acculer. Ensuite le reste s’est joué sur des détails avec un Edouard Mendy dans un mauvais jour. Il faut louer la force de caractère des joueurs qui sont bien revenus mentalement pour faire tour à tour de bons matchs contre le Qatar et l’Equateur et surtout de les gagner respectivement. Aliou Cissé était obligé de ratisser large en faisant confiance à sa profondeur de banc et de tactiquement se départir de son penchant défensif au profit du jeu. Ce qui lui a été bénéfique et il faut le lui reconnaître, parce qu’il en a surpris plus d’un en présentant une équipe résolument offensive et équilibrée contre l’Equateur».
 
Joueur qui vous a marqué
 
«Le jeune Jakobs. À l’image de son aîné Youssouf Sabaly que j’ai toujours apprécié, il est venu sur la pointe des pieds en équipe nationale, il a eu des déboires de non-qualification tout juste avant le début de la compétition, n’était même pas censé être titulaire, lancé dans le bain contre les Pays Bas après la blessure d’Abdou Diallo. Après 3 matchs pleins, il est l’une des meilleures satisfactions de ce premier tour à mon humble avis».
 
Angleterre
 
«L’Angleterre est l’un des favoris de ce Mondial. Il faut surtout rester concentré et essayer de jouer sur nos forces (le pressing, l’intensité et l’impact physique, les deuxièmes ballons, la vitesse, la percussion en un contre un pour et surtout jouer à terre, créer des décalages pour prendre leur arrière garde à défaut). On s’achemine vers un match difficile, mais l’équipe est en train de prendre confiance et de monter en puissance. Donc tout est possible».
 
LES ECHOS

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