PANNE SUBITE DE MOTEUR SUR L’AUTOROUTE: Mame Ndiaga Ngom dénonce un défaut de fabrication et brandit une plainte contre la Sénégalaise de l’Automobile



 
 
 
Voilà une affaire qui risque de faire beaucoup de bruit chez les conducteurs et concessionnaires de certains modèles de voitures Kia. Le responsable du recouvrement à l’Aftu brandit une plainte contre la Sénégalaise de l’automobile, suite à un arrêt brusque de moteur de son véhicule Kia Sorento (Dk 7574 AU) sur l’autoroute. Alors que le concessionnaire retient son véhicule depuis deux semaines, sans aucune explication, il a découvert que l’incident de route qu’il a connu, il y a 15 jours, est la conséquence d’un défaut de fabrication sur certains modèles de Kia des années 2011 à 2014, et dont plus de 1,5 million d’exemplaires doivent être rappelés. Dès lors, il ne décolère pas contre son vendeur qui, pour lui, savait forcément que la voiture avait un défaut, mais l’a caché.
 
 
 
 
 
 
Rouler en pleine autoroute et voir sa voiture s’arrêter brusquement, sans aucun avertissement, avec tout ce que cela comporte comme dangers ! C’est la désagréable surprise qu’a eue l’expert-comptable Mame Cheikh Ngom. Et c’est le risque que courent tous les conducteurs de certains modèles de Kia et Hyundai. «Je roulais sur l’autoroute à péage, quand la voiture est tombée subitement en panne, sans aucun signal ou signe de défaillance préalable…», explique-t-il. Non sans souligner «tout ce que cela comporte comme dangers (accident) de tomber en panne de cette manière en pleine autoroute». Et son constat a été confirmé par les techniciens de la Sénégalaise de l’Automobile qui lui a vendu le véhicule et qui s’occupe de son entretien depuis qu’il l’a «acheté cash à 24 millions», en septembre 2014. «Contrôle circuit démarrage suite à un arrêt subit du moteur sur l’autoroute. Le niveau d’huile était très bas à l’arrêt», note le service d’entretien sur le «devis». Un devis que le client et son entreprise Aftu ont eu du mal à obtenir.
 
Victime de la même panne décrite comme étant la conséquence d’un défaut de fabrication sur plus de 1,5 million de modèles de Kia et Hyundai qui doivent être rappelés
 
 
«Depuis que la voiture est là-bas (16 juin), je cours derrière eux. On a demandé le devis dès le début, mais on a trainé les pieds pour nous le donner. Personne ne veut dire ce qu’il y a avec la voiture. Le chef d’atelier n’a jamais voulu se prononcer. Pour une société aussi organisée, c’est curieux quand même», peste-t-il. Et le comptable, détaché à l’Aftu par un grand cabinet de Dakar, a fini de comprendre par lui-même pourquoi on met du temps à réparer sa voiture ou à lui dire ce qu’il en est. «La voiture a un défaut (de fabrication) qu’ils ont caché. C’était possible qu’elle tombe en panne subitement, sans signal. Eux, ils étaient au courant. C’est certainement pourquoi ils ont traîné les pieds pour faire le devis», soutient-il. Et d’ajouter : «C’est à travers internet que j’ai compris ce qui est arrivé à ma voiture. Plusieurs modèles de Kia construits entre 2011 et 2014 sont susceptibles de connaître cet arrêt subit de moteur, du fait d’un défaut de fabrication».
 
Un problème de circulation d’huile qui cause une usure prématurée du moteur et une perte de vitesse 
 
D’ailleurs, à cause de ce problème, les constructeurs Hyundai et Kia (marques coréennes) doivent rappeler pas moins de 1,2 million de véhicules des années 2011 à 2014. Les modèles concernés sont : Hyundai Santa Fe Sport 2013 et 2014, Hyundai Sonata 2013 et 2014, Kia Optima 2011, 2012 et 2013, Kia Sorento 2012, 2013 et 2014, Kia Sportage 2011, 2012 et 2013.
Sur le site de «Transports Canada», pays où le problème a fait beaucoup de bruit, on explique que : «sur certains véhicules construits avec des moteurs de 2.0 L et 2.4 L, le moteur pourrait contenir des débris métalliques n'ayant pas été éliminés durant la fabrication. Si les débris n'ont pas été entièrement retirés, l'écoulement d'huile vers les paliers de vilebrequin et coussinets de bielle pourrait être réduit. (…). En gros, des détritus dans le moteur pourraient empêcher l’huile de circuler convenablement, ce qui pourrait causer une usure prématurée du moteur et une perte de puissance motrice susceptible d’entraîner des incidents de la route». Ce qui renvoie exactement à l’incident de route qu’a connu la voiture de M. Ngom. Suffisant pour qu’il soit convaincu que sa voiture fait partie de ces Kia avec un défaut de fabrication et que la Sénégalaise de l’Automobile qui le fait courir depuis 15 jours ne veut pas le lui avouer.
 
 
«Je vais porter plainte...Ils étaient au courant ; ils auraient dû être honnêtes et dire qu’il y a problème avec cette voiture»
 
 
Sa voiture bloquée à la Sénégalaise de l’Automobile depuis deux semaines et snobé par les responsables de la société de concession qui ne lui donnent aucune explication, selon ses propres termes, Mame Ndiaga Ngom a décidé de se faire entendre. «C’est moi qui vais toujours vers eux. J’attends depuis bientôt 15 jours, mais ils ne viennent jamais vers moi. On va vers un conflit. Je vais porter plainte», clame-t-il. Et il est d’autant plus remonté que, pour lui, les responsables de la Sénégalaise de l’Automobile «étaient au courant (du problème de moteur de ce modèle de Kia)». Et pour lui, «ils auraient dû être honnêtes et dire qu’il y a problème avec cette voiture». Convaincu des risques qu’il y a de conduire une voiture avec un tel défaut, M. Ngom regrette qu’au Sénégal comme en Afrique d’une manière générale, «les gens n’ont pas la culture du rappel des voitures ayant des défauts de fabrication» pouvant être sources d’incidents ou d’accidents sur la route. Et son combat actuel, il le voit comme une manière de mettre les concessionnaires et les clients concernés devant leurs responsabilités.
 
Mbaye THIANDOUM
 
 

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