C’est autour du concept « Nithe » que la Cosydep a convié les acteurs du système éducatif à une rencontre en vue d’une mobilisation citoyenne pour l’école de la réussite. Selon Cheikh Mbow, le nouveau régime doit clarifier son offre programmatique pour permettre aux organisations de la société civile d’apporter leurs contributions scientifiques pour accompagner le gouvernement dans sa vision du système éducatif.
La Cosydep, dans sa démarche de mobilisation citoyenne pour une école de la réussite, a organisé, hier, un panel triangulaire sur le concept « Nithe » Nouvelle initiative pour la transformation humaniste de l’éducation animé par des acteurs du système éducatif en l’occurrence Mamadou Ndoye, Souleymane Bachir Diagne et Abdou Salam Sall. Il a été question, en cette veille de la première rentrée scolaire du nouveau régime, de revenir sur l’histoire du système éducatif, les demandes citoyennes et l'offre programmatique du nouveau régime. En tout état de cause, Cheikh Mbow est persuadé que le dialogue entre les acteurs est important pour qu’il n’y ait pas trop de perturbations durant l’année scolaire. D’autant plus qu’il précise que les perturbations sociopolitiques peuvent impacter l’école. Cependant, en tant qu’organisation de la société civile, la Cosydep, souligne Cheikh Mbow, s’inscrit dans une démarche de veille et d’alerte, mais aussi dans la contribution et les propositions. « Si on met en avant nos traditionnelles campagnes « nos vacances pour l’école » qui nous permettent de réfléchir sur des enjeux à venir, cela pourrait nous permettre de contribuer dans la réflexion », indique le patron de la Cosydep. Revenant sur le concept « Nithe » des nouvelles autorités, Cheikh Mbow est d’avis qu’il doit être clarifié. « Il faut que la vision, l’ambition, les stratégies et les pratiques puissent être clairement définies afin de permettre à une organisation comme la nôtre de mieux contribuer et de bien contribuer dans la refonte du système éducatif », préconise M. Mbow. Pour autant, il révèle que la Cosydep a noué un partenariat avec le ministère de l’Education nationale en vue de construire une contribution scientifique en termes de réflexions sur des questions à enjeux dans le but d’accompagner la vision des nouvelles autorités. Pour sa part, le conseiller technique du ministère de l’Education nationale, Mamadou Sam a rappelé que le concept « Nithe » prône le retour aux valeurs pour avoir des enfants et des citoyens bien imprégnés des valeurs qui fondent notre pays pour un système éducatif performant. Mais aussi un système éducatif qui s’adapte aux réalités du monde moderne à travers l’introduction des langues nationales et l’anglais. En plus de l’éducation inclusive pour permettre aux enfants handicapés d’avoir les mêmes chances de réussite à travers la formation des enseignants et la construction de centres spécialisés. En outre, le patron de la Cosydep a promis, durant les vacances, à investir les lieux de fréquentation des enfants (les plages et les stades) pour créer un dispositif qui permet aux enfants d’apprendre en jouant. En sus de prendre les dispositions pour que le concept « Ubi tey, jang tey » soit effectif ; à travers la mobilisation des communautés en vue de rendre les écoles salubres et accueillantes dès l’entrée. Par ailleurs, il est prévu une série d’autres panels, annonce Cheikh Mbow, pour recueillir les avis de tous les acteurs : les autorités, les citoyens en vue de la production d’un document scientifique sur les propositions de réformes.
Moussa CISS
LIVRE BLANC SUR LE SYSTEME EDUCATIF
La Cosydep fait l’état des lieux et prescrit une thérapie de choc à l’éducation
A l’occasion du panel triangulaire des acteurs du système éducatif pour une école de la réussite, la Cosydep a publié à cet effet un livre blanc, inclusif destiné à faire progresser le système éducatif. Un travail réalisé par l’ancien Pm Mamadou Lamine Loum, Mamadou Ndoye, ancien ministre de l’éducation et Amadou Moctar Mbow, ancien ministre et ancien Dg de l'Unesco, entre autres personnalités. Le livre s’est interrogé sur quelques aspects saillants de l’état des lieux du système éducatif notamment à travers son instabilité, les responsables de cette crise de l’éducation, la non gratuité de l’école publique, la destination de l’argent alloué à l’éducation. Sur ce dernier point, la Cosydep rappelle que l’État consacre une part importante de son budget au secteur de l’éducation et de la formation. Or, l’essentiel des revendications, note le livre, reste lié aux questions financières. C’est pourquoi, la Cosydep ne manque pas de s’interroger sur l’utilisation de cette manne financière. Le livre peint également l’école comme un « grand corps malade » à cause de son instabilité chronique. Mais aussi la gestion irrationnelle des ressources humaines, la gestion inefficace des ressources financières, l’insuffisance qualitative des enseignements apprentissages et des performances, l’inadéquation de l’offre éducative par rapport à la demande et l’absence de cohérence entre éducation formation et insertion. Néanmoins, la Cosydep a travers ce livre blanc a prescrit une thérapie de choc au système éducatif. Ce qui passe entre autres par une vision holistique, un changement de paradigme, un financement durable de l’éducation, une diversité des offres éducatives de qualité, une gestion plus équitable des ressources humaines, une équité dans les traitements des enseignants, la promotion des langues nationales et une meilleure gestion de la carte scolaire en plus de la pacification de l’espace des apprentissages.
M. CISS