Selon le cadre de la Senelec Djiby Dieng, les énergies renouvelables ne peuvent contribuer à la baisse du coût de l’électricité, parce que c’est une énergie intermittente et dont le stockage est un investissement lourd. Cependant, cette baisse est possible avec la production du gaz, mais pas avant 2028 où le first gaz est attendu dans l’énergie.
Le Mouvement des entreprises professionnelles de l’énergie (Mepe) a organisé un panel sur le thème : « Contribution du mouvement des entreprises professionnelles de l’énergie pour l’accès universel à l’électricité », en présence du ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Moustapha Sarré, des professionnels de l’industrie énergétique, des partenaires financiers et des experts du secteur. « Quand on aspire à la souveraineté, la première chose à faire, c’est d’être du côté des nationaux. On ne peut pas avoir une souveraineté économique en attendant que les autres viennent faire à notre place ce que nous devons faire. Les étrangers peuvent nous aider, mais nous devons être les premiers à construire notre pays », déclare le porte-parole du gouvernement, qui invite le mouvement des entreprises des professionnels de l’énergie à faire en sorte que le secteur de l’énergie revienne entre les mains des nationaux. A cet effet, il rappelle que la jeunesse est la principale ressource et en sa qualité de ministre de la Formation professionnelle, c’est une obligation de bien former cette jeunesse en vue de disposer d’une main d’œuvre qualifiée notamment dans le secteur de l’énergie. Poursuivant, il est d’avis que si les entreprises sénégalaises sont moins performantes que d’autres, c’est parce que, dit-il, le coût de l’énergie est trop élevé au Sénégal. Cependant, avec le gaz et les énergies renouvelables, il estime que notre pays a les moyens de réduire les coûts de l’énergie. Non sans engager le mouvement des entreprises professionnelles de l’énergie à porter la réflexion.
L’arrivée du gaz dans le circuit de Senelec avant la baisse du coût de l’électricité
Lors du panel, Djiby Dieng de la Senelec a indiqué que l’un des défis majeurs de la Senelec est la réduction du coût de l’électricité. Seulement, il ne partage pas l’avis selon lequel le coût de l’électricité peut baisser avec les énergies renouvelables. «L’énergie renouvelable est une énergie intermittente qui n’est pas disponible tout le temps. Si la Senelec investit dans les énergies renouvelables et qu’il n’y ait pas au cours d’une journée assez de rayons solaires pour produire, on sera obligé de procéder à une coupure. L’énergie renouvelable qui est installée au Sénégal n’est pas prise en compte dans les statistiques des énergies disponibles au Sénégal», explique le cadre de la Senelec. S’agissant du stockage des énergies renouvelables, il révèle également que l’investissement coûte cher. «Si on investit dans le stockage pour garder et fournir l’énergie 24 heures sur 24, c’est un investissement lourd qui va augmenter le coût de l’électricité», ajoute Djiby Dieng. Néanmoins, dit-il, avec la production de gaz, l’objectif d’une baisse du coût de l’électricité n’est pas loin. A l’en croire, pour l’énergie, le first gaz est attendu en 2028. «Dès que le gaz sera disponible, avec une production maitrisée et des coûts compétitifs, nous pouvons transformer nos machines pour utiliser ce gaz qui sera permanent et, en ce moment, nous pourrons réduire le coût de l’électricité», annonce Djiby Dieng qui précise que la Senelec a déjà anticipé sur la transformation de ses installations pour l’arrivée du gaz.
Réduire le coût de l’électricité pour lutter contre la déforestation
Pour sa part, Mayacine Camara, économiste-statisticien, est revenu sur l’importance de l’électricité dans la vie des populations. A l’en croire, des simulations ont montré qu’un franc investi dans l’électricité valait mieux que mille milliards investis ailleurs. Raison pour laquelle il estime que le bon plaidoyer qui vaille, c’est de faire en sorte que l’électricité revienne moins chère. Il en veut pour preuve la déforestation désastreuse dont il a été témoin à Koungheul et la seule solution pour arrêter ce phénomène, dit-il, c’est la réduction du coût de l’électricité et permettre à tout le monde de cuisiner avec l’électricité et le gaz afin d’épargner la forêt et permettre dans la foulée de relancer l’agriculture et l’industrie.
M. CISS