Après le porte-parole du parti, il y a une quinzaine de jours, c’est Ousmane Tanor Dieng en personne qui tend la main à Khalifa Sall et à tous les «socialistes de cœur ou de raison», pour «mener les combats futurs ensemble». Citant nommément Khalifa Sall, le patron du Ps affirme qu’il a de la peine à le voir aujourd’hui en prison, car Khalifa Sall lui a été confié par le Président Diouf en personne.
Abdoulaye Wilane avait bien la bénédiction de son patron en lançant l’appel au retour à ses camarades socialistes, qui ont aujourd’hui maille à partir avec le parti. En effet, hier, en marge de la cérémonie d’investiture du Président Macky Sall, Ousmane Tanor Dieng, interpellé sur le sujet par nos confrères de Seneweb, a fait mieux, en citant nommément Khalifa Sall. Ce qu’il n’avait jamais fait depuis que ce dernier et ses partisans ont décidé de tracer leur propre voie. «Le dialogue est entamé au Parti socialiste. Nous y invitons Khalifa Sall. Il n’y a pas d’exclusion. C'est un appel inclusif que je lance à l'ensemble des socialistes de cœur ou de raison», a martelé le secrétaire général du Ps. Poursuivant, il soutient avoir demandé aux responsables et militants du parti «de faire preuve de tolérance, de générosité». Surtout que, pour lui, des départs, suivis de retours ont toujours marqué la longue marche du parti légué par feu le Président Senghor. «L'histoire de notre parti est faite de scissions, de retrouvailles, de divisions», rappelle le patron des socialistes. Qui note que malgré les problèmes, «le noyau dur» reste toujours en place. Et aujourd’hui, lui et les principaux responsables à ses côtés sont «convaincus qu'il faut rassembler tous ceux qui le souhaitent pour mener les combats futurs ensemble».
«Lui, c'est le Président Abdou Diouf même qui me l'a confié. Donc, c'est avec déchirement que je le vois dans cette situation-là»
Relativement à l’information selon laquelle Khalifa Sall serait gracié à l’occasion de la fête de l’indépendance du 4 avril prochain, Tanor préfère ne pas se prononcer sur une question qui relève exclusivement du domaine du chef de l’Etat. «La grâce est une prérogative du président de la République», dit-il. Non sans s’empresser d’ajouter : «vous savez bien, je ne souhaite la prison à personne, surtout quelqu'un avec lequel on a cheminé aussi longtemps». Mieux, il exprime toute sa peine de voir l’ancien maire de Dakar trainé en justice et emprisonné, depuis 2 ans. «Lui, c'est le Président Abdou Diouf même qui me l'a confié. Donc, c'est avec déchirement que je le vois dans cette situation-là», révèle-t-il.
Mbaye THIANDOUM