Ousmane Sonko rejette: «il n'y a ni pertinence ni urgence à dialoguer avec Macky»



Emmuré dans le silence depuis la fin des présidentielles, le patron de Pastef l’a claqué et fort. Ousmane Sonko, dans une interview exclusive avec Jeune Afrique, réalisé par Mehdi Bâ et Manon Laplace à Dakar, s’est livré sans porter de gants. Contrairement à ce qu’on dit ça et là. Qu’il n’existe qu’à travers Facebook, Ousmane Sonko rit sous cape et déclare que c’est «l'un de ceux qui ont été les plus présents sur le terrain pendant la campagne». Le candidat de 44 ans, sorti 3e de la présidentielle de 2019 avec un score de 15,67%, rejette d’ailleurs l'appel au dialogue lancé par le chef de l'État. Selon l’enfant terrible de la République, «il n'y a ni pertinence ni urgence à dialoguer avec Macky Sall».

Sonko est aussi revenu sur la position commune des candidats de l’opposition de ne pas déposer de recours pour contester les résultats. Et c’est pour expliquer que «Macky Sall ne mérite pas d'être reconnu vainqueur. Car, il a fait cavalier seul, définissant les règles du jeu sans aucune concertation avec l'opposition, en violation du consensus qui prévalait au Sénégal depuis 1998 et cela concerne l'élaboration du fichier électoral, la distribution des cartes d'électeur, l'absence de neutralité du ministre de l'Intérieur...». La position commune que les candidats de l’opposition ont adoptée, «est de ne pas reconnaître la légitimité du président Macky Sall, dont la victoire est purement technique».

Toutes choses d’ailleurs qui le poussent à se féliciter des résultats obtenus par l’opposition. Des résultats qui, à ses dires, attestent l'existence de l'opposition sénégalaise. «Les candidats de l'opposition ont fait un bond spectaculaire», assure Sonko. Qui explique : «ce n'est pas simplement une progression, mais un bond spectaculaire. S'il s'était agi de législatives, l'opposition aurait recueilli deux groupes parlementaires, au lieu d'un seul actuellement. Et s'il s'était agi d'élections locales, nous aurions pu remporter un nombre appréciable de municipalités. Car, dans beaucoup de villes, comme à Dakar, le score cumulé de l'opposition dépasse celui du président sortant», a laissé entendre Sonko dans J.A. Au sujet de sa suffisance, de son comportement qui ne plait pas à certains de nos compatriotes, il minimise, en rejetant l'étiquette d’arrogant qui lui est toujours collée. Sonko dit à qui veut l’entendre qu’il n'est pas irrespectueux puisque cela n'est pas dans son éducation. Juste, qu'il dit les choses telles qu'elles sont, en essayant de ne pas offenser ou manquer de respect à qui que ce soit.


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