OUVERTURE DU DIALOGUE AU CICAD : Dialoguer pendant que les principaux concernés boudent la table du Président




 
 
 
Aujourd’hui s’ouvre à Diamniadio le dialogue auquel convie le président de la République en vue de trouver une date pour l’élection présidentielle. Mais, ce dialogue se fera avec qui ? Une question qui mérite d’être posée, d’autant plus que 16 des 19 candidats à la présidentielle ont décliné cette invitation, en plus des organisations de la société civile, etc.
 
 
 
Suite à l’adoption par l’Assemblée nationale d’une loi constitutionnelle portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution, et ce, suite à l’abrogation par le président de la République du décret n°2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral, le Sénégal est plongé dans une crise politique avec des manifestations qui ont enregistré quatre morts à travers le pays. Par la suite, le Conseil constitutionnel a rendu une décision annulant le décret présidentiel et invité le chef de l’Etat à fixer, dans les meilleurs délais, une date pour l’organisation de l’élection présidentielle. Favorable à cette décision des sept sages, le Président Sall s’est engagé dans un élan de décrispation en appelant les forces vives de la nation à un dialogue pour trouver un consensus sur la date de la présidentielle. Seulement, l’opposition, dans sa grande majorité, accuse le chef de l’Etat de faire dans le dilatoire. Ainsi, les voix discordantes à cette invitation se multiplient. Qu’il s’agisse de responsables politiques, de la société civile, ou d’acteurs issus de différents milieux socioprofessionnels. En effet, parmi les acteurs politiques, 16 des candidats à la présidentielle regroupés au sein du FC25 ont décliné cette invitation au dialogue ; ainsi que les différents partis membres de coalitions qui portent les candidatures de ces 16 candidats. D’autres candidats spoliés, parmi eux, l’ancien Premier ministre, s’est érigé contre le dialogue. Le Forum civil a aussi décliné son invitation au dialogue. Différentes plateformes comme « Aar Sunu Election » qui appelle les Sénégalais à se mobiliser contre le report ; Synergie des syndicats des travailleurs du Sénégal (Systras) qui appelle à une lutte multisectorielle ; le Collectif de 18 organisations de la société civile pour les élections (Cosce) qui veut contribuer à l’organisation d’une élection démocratique et apaisée ; en plus des intellectuels, des universitaires et personnalités influentes, des centrales syndicales. Tous plaident pour le respect de la décision de la décision du Conseil constitutionnel. A l’opposé, pour les partisans du dialogue, il ne reste que trois candidats à la présidentielle sur une liste de 19 arrêtée par le Conseil constitutionnel. Cependant, plusieurs des candidats spoliés ont décidé de rejoindre le dialogue. Au premier rang, le candidat du Pds, Karim Wade qui envisage une redistribution des cartes pour pouvoir participer à cette élection. Les partis membres de la coalition présidentielle ont également décidé de prendre part au dialogue. Un dialogue entre alliés ! En plus de certains acteurs de la société civile, des imams, etc. Avec cette absence qui se dessine des principaux concernés, notamment les candidats à la présidentielle, le pays risque de s’enliser dans la crise à un mois de la fin du mandat du Président Sall.
 
M. CISS
 
 
 
 
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