OUSMANE SY NDIAYE, SECRÉTAIRE EXÉCUTIF DE L'UNACOIS-JAPPO : « Le Sénégal doit se donner les moyens de définir une politique fiscale en adéquation avec nos économies »




 
Le président de la République a reçu durant le weekend l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois-Jappo). Le président Idy Thiam a été accompagné à cette rencontre par son directeur exécutif et une forte délégation. L'Unacois-Jappo, à la suite de la rencontre, a présenté à la presse les trois défis à relever pour atteindre les objectifs économiques et alléger la pression fiscale.
 
Face à la situation économique et fiscale délétère et tendue, l’Unacois-Jappo, fort de son expérience, constate avec regret que « la productivité du pays a été à rude épreuve durant ces trois dernières années. Les préjudices subis et les pertes accumulées du secteur privé en raison d’une situation politique intérieure très tendue ajoutée à une conjoncture internationale défavorable font planer le risque d’une dynamique dévastatrice lourde de conséquences si les contraintes fiscales et le défaut de dialogue persistent ». Une situation dont cette organisation trouve comme solution la concertation de tous les acteurs autour du régime pour trouver des mécanismes consensuels.
Selon le secrétaire exécutif, « il apparaît très clairement que le principal enjeu dans notre pays est de remettre tout le pays en ordre de marche, de relancer l’économie, de promouvoir un climat de confiance et de paix pour mobiliser toutes les énergies particulièrement le secteur privé ». Et pour réussir cette ambition, l’Unacois-Jappo vise trois défis.
Le premier consiste en la relance systématique du dialogue public-privé, qui est le moyen privilégié de refonder une confiance mutuelle, pour refonder un consensus national. L’Unacois sera toujours le premier des acteurs ouverts au dialogue et à la concertation pour préserver la paix sociale, la stabilité et le développement économique et social.
Le second défi est lié à la pression ou aux contraintes fiscales exprimées çà et là. Il faut oser pour diverses raisons, l’application du Code général des impôts a toujours posé un problème. Le Sénégal doit se donner les moyens de définir une politique fiscale qui accompagne le développement d’un tissu économique solide qui accompagne la promotion des investissements et le développement de ces entreprises. C’est de ça dont le pays a besoin. Il y a aussi la problématique de l’élaboration et de la collecte de l'impôt structurellement profond au Sénégal et ne favorise toujours pas l’éclosion d’un tissu économique dynamique résilient. La dernière ou seule réforme connue du Code général des impôts remonte en 2007 ainsi que le Code des Douanes. Dans un contexte de changement systémique, la révision de la politique fiscale devrait être érigée au rang de priorité absolue.
Et enfin le troisième défi est la modernisation du commerce traditionnel. Ce secteur concentre l’écrasante majorité des acteurs économiques avec 52.1% selon le rapport du Rge de 2016. La seule politique mise en œuvre concerne essentiellement la politique des prix. Le prix de la tonne de riz est passé de 375.000 F à 360.000 F, le sucre va suivre la même courbe. « Nous promettons un meilleur accès du sucre. Cette baisse sera consolidée et soutenue. Le mobilier du commerce est complètement vétuste et est devenu dangereux pour la sécurité des commerçants et des consommateurs. Le défaut de gestion des filières, de prise en charge des besoins d’assistance technique, de formation et financement exposent gravement les activités des jeunes et des femmes à la concurrence déloyale de cette forme de grandes surface curieusement développée au Sénégal, y compris les conflits permanents que les jeunes tabliers et marchands ambulants ont souvent avec les forces de l’ordre » liste le porte-parole du jour.
La volonté du régime est très claire. C’est l’endogénéisation de l’économie, la promotion des champions industriels nationaux comme la création massive d’emplois se feront nécessairement avec la participation active du secteur privé national. Le Président à l’ambition de mobiliser tout le patronat sénégalais dans sa volonté politique de bâtir une souveraineté, d’atteindre notre souveraineté alimentaire et de réussir à donner du travail à notre jeunesse sénégalaise.
BMS
 
LES ECHOS

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