OUSMANE SONKO S’EXPLIQUE SUR SES PROPOS CONTRE NOS CHEFS D’ETAT: «C’était juste pour montrer la gravité des actes qu'ils ont posés»



 
 
Ousmane Sonko n’a jamais eu l’intention de fusiller qui que ce soit. S’il a parlé des présidents qui se sont succédé à la tête du pays en ces termes (criminels, fusillade) qui lui valent aujourd’hui une volée de bois vert, c’est juste pour montrer la gravité des actes qu’ils ont posés. C’est en substance l’explication servie par le leader de Pastef, pour qui la diffusion en boucle sur le net de cette vidéo, datant de plusieurs mois et sortie de son contexte, obéit à cette logique d’intimidation et de diabolisation contre lui et les siens, mais aussi de division de l’opposition. Mais, pour lui, le pouvoir qu’il pointe du doigt pédale dans le néant, car autant il s’acharne sur lui, autant ses rangs se densifient et s’allongent.
 
 
Ousmane Sonko n’en revient pas que ses propos puissent conduire à un si grand tollé. Pour lui, cette vidéo, datant de longtemps, a été sciemment répandue, dans le cadre d’une entreprise d’intimidation et de diabolisation contre sa personne, ses proches et ses militants. «Cette vidéo date de plusieurs mois. Qu'on la sorte aujourd'hui, dans un contexte que vous connaissez, pour essayer de noyauter les vraies questions, notamment l'assassinat lâche d'une de nos militants, les agressions presque quotidiennes, l'irruption de la gendarmerie chez ma mère au lendemain de la présentation de mon livre, est autre chose», a-t-il dit sur les ondes d’une radio. Pour lui, en parlant de criminels et de fusillade à propos des chefs d’Etat qui se sont succédé à la tête du pays, «c’était juste pour montrer la gravité des actes qu'ils ont posés». Il en veut pour preuve l’estime qu’il porte à Me Wade. «J'ai beaucoup d'admiration pour Me Abdoulaye Wade. Je suis allé le voir…». Resté zen, Sonko, dans le ton de la raillerie, souligne : «peut-être qu'ils ont peur, mais personne ne sera fusillé», dit-il. Ne comprenant pas qu’il soit ainsi visé, Sonko de préciser que, pourtant, il n’y a guère longtemps, «un acteur politique (Souleymane Ndéné Ndiaye, Ndlr) a dit qu’on doit pendre les transhumants, les fusiller, mais (que) cela n’a pas créé autant d’émoi» qu’avec lui.
 
«Ces gens deviennent ridicules avec cette tentative de diabolisation qui ne produit que l'effet contraire»
 
 
Riant quasiment des accusations de terroriste, le leader de Pastef trouve que s’il y avait une once de vérité dans ces accusations, il en serait autrement aujourd’hui. «Il (le pouvoir) me taxe de terroriste. Un terroriste qui a servi l’Etat pendant 15 ans. Aujourd'hui, s’il avait un seul début de preuve d'ailleurs, de ce qu’ils avancent, je serais depuis longtemps en prison. Et ces gens deviennent ridicules avec cette tentative de diabolisation qui ne produit que l'effet contraire, c'est-à-dire que les Sénégalais viennent en masse vers nous parce qu’ils ont compris».
En outre, en plus de le diaboliser, Sonko pense que les réactions et la diffusion à outrance de la vidéo du côté du régime n’est guère fortuite. Le pouvoir viserait, selon lui, à le mettre en mal avec l’opposition ou du moins une partie de l’opposition. Mais, il reste convaincu que «l'opposition sera suffisamment mature et les Sénégalais également, pour ne pas tomber dans les trucs du pouvoir».
 
Mbaye THIANDOUM
 
 

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