OUSMANE SONKO RASSURE LES SYNDICALISTES ET LE PATRONAT : «Nous serons une maison de verre, totalement transparents avec vous»



OUSMANE SONKO RASSURE LES SYNDICALISTES ET LE PATRONAT : «Nous serons une maison de verre, totalement transparents avec vous»

Les syndicalistes et le patronat ont eu en face d’eux, hier, un Premier ministre rassurant et taquin. Ousmane Sonko, qui présidait la cérémonie de signature du Pacte de stabilité sociale avec les syndicalistes et le patronat, leur a assuré toute la détermination du régime à jouer la carte de la franchise, pour construire avec eux un nouveau modèle économique. A travers ce pacte, l’exécutif réaffirme son engagement à valoriser le travail, promouvoir la justice sociale et accompagner les partenaires sociaux dans la construction d’un avenir plus équitable.
 
Le gouvernement du Sénégal a signé hier un Pacte de stabilité sociale avec les organisations de travailleurs et les organisations d’employeurs, avec comme objectif : garantir un climat social apaisé et durable au Sénégal. Selon le Premier ministre qui présidait la séance, pour construire un pays, il faut l’ensemble des segments, l’ensemble des citoyens, l’ensemble des forces et l’ensemble des organisations représentatives. C’est impossible, certes, souligne Sonko,  d’avoir une unanimité concernant la marche du pays, mais si la majorité de ces forces s’accorde sur l’essentiel, on peut espérer voir le bout du tunnel. «Chacun a son rôle : ceux qui doivent gouverner gouverneront et ceux qui doivent s’opposer s’opposeront, les syndicalistes continueront de défendre les intérêts des travailleurs et ainsi de suite», soutient Ousmane Sonko.
 
«Quand j’ai décidé de créer un syndicat aux impôts, tout le monde pensait que je n’avais pas toute ma tête»
 
D’après le Premier ministre, il ne faut pas croire qu’à chaque fois que l’Etat appelle à des concertations, il est en position de faiblesse. «On ne doit pas attendre le dernier moment pour appeler au dialogue. Le contact doit être maintenu en permanence», déclare Ousmane Sonko, qui rappelle son statut de syndicaliste : «quand j’ai décidé de créer un syndicat aux impôts, tout le monde pensait que je n’avais pas toute ma tête. Tout le monde était certain qu’aucun régime n’allait laisser passer une telle chose. Nous avons vécu des moments très difficiles». Pour lui, il avait fait le choix de se syndiquer pour pouvoir travailler pour son pays dans la légalité tout en gagnant dignement sa vie. «Nous savons tous qu’on ne peut amasser des milliards dans la fonction publique, mais il y a un minimum. Quand on était aux impôts, nous percevions plus que le salaire de la moitié des Sénégalais, mais cela ne nous a pas empêchés de  réclamer de meilleures conditions», dit-il.
Le Premier ministre soutient que l’objectif du gouvernement est de permettre à tous les Sénégalais, même s’ils ne sont pas millionnaires, de pouvoir manger à leur faim, de se soigner, d’avoir de l’eau, de l’électricité etc. ; mais, prévient-il, «avant de distribuer de la richesse, il faut d’abord la créer. Or notre pays n’a jamais créé suffisamment de richesses, sinon nous ne ferions pas partie des pays les plus pauvres. Nous n’avions pas le bon modèle de développement», dit-il.
 
«Nous allons appliquer nos promesses de manière parfaite et intégrale, advienne que pourra»
 
Selon lui, il faut un travail de longue haleine pour renverser la tendance. «On ne peut pas travailler pour changer de modèle économique et faire face à un front social chaque jour. C’est pourquoi nous avons appelé nos partenaires pour ce Pacte de stabilité sociale», dit-il avant d’ajouter : «nous allons appliquer nos promesses de manière parfaite et intégrale, advienne que pourra. Nous irons aux élections dans quatre ans ; si les Sénégalais ne sont pas contents, ils auront la possibilité de choisir une autre équipe et s’ils approuvent nos démarches, nous continuerons le projet», promet le Premier ministre.
 
«Dans 4 ans ; si les Sénégalais ne sont pas contents, ils auront la possibilité de choisir une autre équipe»
 
La conviction du nouveau régime, soutient-il, c’est qu’un pays ne se gouverne pas dans la tricherie et la manipulation. «Un pays se gouverne dans la vérité et la droiture. Je peux vous assurer que nous serons une maison de verre. Nous allons vers une loi de finances rectificative, vous en aurez connaissance avant qu’elle n’aille à l’Assemblée nationale. Nous serons transparents avec vous. Nous dirons clairement ce que nous ne pourrons pas honorer et nous nous justifierons», déclare le Pm, qui demande aux ministres d’être accessibles et de répondre aux correspondances.
Nd. Kh. D. F
 
LES ECHOS