Présent lors de la conférence de presse du gouvernement, Ousmane Diagne a annoncé des poursuites contre «toutes les personnes susceptibles d'avoir eu à commettre des faits en infraction avec la loi pénale». Mais déjà Ousmane Diagne assure que ceux qui le connaissent savent qu’il n’est pas un ministre à qui l’on lui dicte la conduite à tenir.
Après le Premier ministre Ousmane Sonko, le garde des Sceaux, Ousmane Diagne, a pris la parole concernant les détournements présumés de deniers publics. Selon lui, ces affaires seront examinées en toute transparence et avec la plus grande rigueur. Ainsi, il a affirmé que toute la lumière serait faite sur ces allégations soulevées après la chute du régime du Président Macky Sall. «Toutes les conséquences judiciaires seront rigoureusement tirées, les responsabilités situées. Toutes les personnes susceptibles d'avoir eu à commettre des faits en infraction avec la loi pénale en subiront toutes les conséquences de façon rigoureuse», a annoncé le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, hier, lors d’un point de presse portant sur la gestion des finances publiques du régime sortant.
Réagissant au rapport lu par le ministre de l’Économie, Ousmane Diagne dénonce un carnage qui ne restera pas impuni. S’il en est ainsi, c’est que, estime le ministre de la Justice, «ces faits sont d'une gravité certaine et semblent revêtir une qualification pénale que les autorités judiciaires compétentes vont devoir déterminer au moyen d'investigations qu'elles jugent appropriées».
Toutefois, en vertu de la séparation des pouvoirs, Ousmane Diagne a précisé : «il ne m'appartient pas, a priori, de juger de l'effectivité des faits. Il appartient aux autorités judiciaires et policières de le déterminer. Mais, ce que je peux dire, c'est que ce sera fait avec le maximum de rigueur, de transparence et sous réserve du respect du principe de la présomption d’innocence».
«Je ne suis pas là pour que l’on me dicte la conduite à tenir»
Par ailleurs, le garde des Sceaux a affirmé qu’en ce qui concerne la loi sur le Pool financier, leur régime l’a trouvée déjà votée et promulguée. «Cette loi, promulguée le 2 août 2023, remplace la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et confère au Pool financier des attributions significatives en matière d'infractions graves…», a fait savoir Ousmane Diagne, assurant à ceux qui pourraient soupçonner une chasse aux sorcière, qu’il n’est pas un ministre à qui l’on lui dicte la conduite à tenir.
Le ministre de la Justice a également donné des garanties à certaines personnes qui se plaignent de la lenteur des procédures judiciaires (Pool judiciaire financier) et d’autres qui parlent de chasse aux sorcières. Ousmane Diagne de déclarer pour le rappeler que le temps de la justice n’est pas le temps de la politique. «Nous sommes là pour gérer un département déterminé, et la justice fait partie des attributions normales d’un État. Le Pool judiciaire financier respectera strictement les règles et les droits de chacun, mais dans un souci d’efficacité qui justifie sa création», a soutenu le ministre de la Justice. Et d’ajouter : «nous n’avons pas l’ambition de regretter quoi que ce soit». Il a ensuite assuré que la justice s’en tiendra aux principes, sans faiblesse et dans le respect des droits de tous, en appliquant la loi de manière rigoureuse, impartiale et indépendante. «Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas là pour que l’on me dicte la conduite à tenir. Et jusqu’à présent, je dois reconnaître que l’on nous a laissé la plénitude de nos mouvements, et nous veillerons à ce que cet état de fait perdure. Nous ne nous laisserons pas influencer par des pressions. Les choses sont lentes ou non, la justice fera son travail dans le respect de ses prérogatives et selon le rythme qui lui convient.»
Sidy Djimby NDAO