OPERATION DE VENTE DES CARTES ET DE RENOUVELLEMENT DES STRUCTURES DU PARTI : Des libéraux fustigent une ‘’décision insensée’’ et lourde de dangers de Karim Wade à 6 mois de la Présidentielle




 
 
Au Parti démocratique sénégalais, c’est l’incompréhension totale. Leur immense bonheur consécutif au lancement de «l’opération Gnibissi» a cédé la place à un incommensurable découragement, avec la décision de Karim Wade, sous couvert de son père, Abdoulaye Wade, de procéder à la vente des cartes et au renouvellement des structures du parti. Ils se demandent comment on peut penser au renouvellement d’une formation politique à 6 mois d’une élection présidentielle aussi cruciale. «Il veut soit saborder le parti, soit nous sacrifier», commente l’un des pourfendeurs de cette décision.
 
 
On ne sait pas si on danse le tango ou si c’est le mbalax au Parti démocratique sénégalais (Pds). Des militants qui tiennent toujours à la barque malgré les nombreuses occasions de chavirement, n’en reviennent pas de la décision de Karim Wade, sous couvert du secrétaire général national Me Abdoulaye Wade, de procéder à la vente des cartes et, surtout, au renouvellement des instances du premier parti sénégalais d’obédience libérale.  En effet, dans une circulaire (la deuxième depuis le début de l’année) datée du 10 août dernier, «Me Abdoulaye Wade» demande à ses partisans de mettre en place les nouvelles instances fédérales et d’installer les organismes internes.
 
 
Karim, droit de vie et de mort sur les fédérations
 
Dans la note circulaire, «Me Abdoulaye Wade» apporte certains changements dans l’organisation du Pds, avec la création de Fédérations supplémentaires. Ainsi, le nombre de Fédérations du parti passera à 59 Fédérations couvrant les 46 départements du Sénégal. Il s’agit des fédérations de Bambilor, Fédération urbaine de Rufisque, de Kidira, de Bakel, Fédération urbaine de Thiès, Fédération rurale de Thiès,  Fédération urbaine de Kaolack,  Fédération rurale de Kaolack, de Darou Mouhty, Fédération urbaine de Mbour,  Fédération rurale de Mbour,  Fédération urbaine de Saint-Louis et Fédération rurale de Saint-Louis. Et, pire, indique la note, toutes les Fédérations du parti devront être montées au plus tard avant le 03 septembre 2023. Et malgré cela, le «Secrétaire général national du parti, en rapport avec la Direction des structures, pourra modifier la composition du bureau fédéral en cas de besoin». Ce qui fait sauter au plafond certains libéraux. «Dès lors que le secrétaire général peut modifier la composition du bureau, à quoi sert une élection démocratique à la base ?», se demande l’un d’eux. 
 
 
Un nouveau Bureau politique et un Congrès d’Investiture en perspective
 
Toujours selon la circulaire de «Gorgui», au terme des opérations de renouvellement et d’installation des structures, il sera procédé à la mise en place du nouveau Bureau politique, du nouveau Secrétariat national et du nouveau Comité directeur ‘’qui seront l'émanation de la nouvelle configuration de notre grand parti’’. Et le clou sera la convocation d’un congrès d’Investiture pour la désignation du candidat du parti à la prochaine élection présidentielle du 25 février 2024.
 
 
Une décision absurde
 
 
Toutes choses qui font rire sous cape des inconditionnels de Wade-père. «Tout le monde sait que Karim est notre candidat ? Pourquoi faire du cinéma ? Est-ce pour nous dire que Karim Wade sera au Sénégal ? En 2019, on l’a investi alors qu’il n’était pas là», pique un libéral de souche.
Mais ce qui l’indispose le plus, c’est le timing des opérations de renouvellement. «Vous ne verrez aucun parti qui renouvelle ses instances à moins de 6 mois d’une élection présidentille», informe une autre de nos sources. La raison invoquée : «les renouvellements sont des moments de grand tiraillement, des périodes de déchirure, de bagarres. Dans certains renouvellements, on a même assisté à mort d’hommes». Notre source d’embrayer : «comment, dans ces cicronstances, à 6 mois d’une présidentielle qu’on peut gagner vu les candidats d’en face, on prend des décision qui peuvent créer davantage de déchirures au sein du parti ?». N’ayant pas de réponse, il lâche : «soit il veut saborder le parti, soit il veut nous sacrifier. C’est absurde».
 
 
Baye Modou Sarr
 
 
 
LES ECHOS

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