OMAR DIOUF A LA DELEGATION DE L’AIDB, DU MAIRE DE KEUR MOUSSEU ET DU SOUS-PREFET A SOUNE SERERE: «Nous avons assez donné de nos terres, pour le péage et l’Aibd. De grâce, laissez-nous vivre en paix !»



 
 
 
Une délégation de l’Aibd s’est rendue, en compagnie du maire de Keur Mousseu et du sous-préfet, au village de Soune Sérère pour constater les dégâts causés par le système de drainage des eaux de la plateforme aéroportuaire. Une occasion pour le représentant des habitants, Omar Diouf, de déplorer le manque de considération des autorités à l’endroit de ce village dépourvu de tout, alors qu’il a donné ses terres pour l’autoroute à péage et la construction de l’Aibd.
 
 
 
Suite à notre article sur les inondations causées par le système de drainage des eaux de l’Aéroport international Blaise Diagne dans le village de Soune Sérère, une délégation de l’Aibd, en compagnie du maire de Keur Mousseu, Momar Ciss et du sous-préfet de la localité, s’est rendue, hier, au village sinistré pour constater les dégâts causés par ces défaillances techniques en vue de trouver les moyens idoines pour y remédier. A la suite d’explications dites «scientifiques» pour justifier ces inondations causées par les trois canaux de drainage des eaux de l’Aibd et la promesse de corriger cette situation, c’était au tour du porte-parole des habitants de Soune Sérère, Omar Diouf, de dire ses quatre vérités à la délégation aéroportuaire, au maire et à l’autorité administrative. C’est avec le cœur meurtri, la gorge serrée, qu’il revient sur les difficultés auxquelles les habitants de son village et des villages environnants sont confrontés. «Quand il pleut, le village est enclavé, coupé du reste du pays. Nous ne pouvons pas nous rendre au travail. Hier, des véhicules ont été pris en otage par les eaux. Et, c’est l’Aibd qui nous a plongés dans cette situation. Nos dirigeants se targuent d’avoir le plus grand aéroport d’Afrique, alors que tout près, des gens souffrent. Nous ne pouvons pas en dire autant parce que le village ne bénéficie d’aucune retombée pouvant améliorer le sort de ses habitants. Nous vivons comme des étrangers dans notre pays. Nous manquons de tout ; de routes, d’électricité, d’eau, de poste de santé. L’aéroport ne fait rien pour nous, l’Etat aussi. Pourtant, nous avons donné nos terres pour l’érection de l’autoroute à péage. Nous avons encore donné nos terres pour la construction de l’aéroport. Aujourd’hui, tout ce que le village reçoit de l’aéroport, c’est des ballons de football», se désole de constater Omar Diouf. Poursuivant, il révèle que le mal est beaucoup plus profond. En effet, même s’ils habitent le village, ils ne peuvent plus jouir de leurs terres. «Lorsque nous construisons ici, on nous somme d’arrêter les travaux sous prétexte d’occupation illégale. Pire, toute procédure de régularisation entamée est vouée à l’échec. Alors que dans d’autres villages, les gens construisent comme ils veulent. Il n’est pas possible, après avoir donné nos terres que l’Etat se retourne contre nous pour nous faire partir. On ne l’acceptera jamais. Nous pouvons faire comme les activistes, mais nous sommes des personnes éduquées, mais qu’on ne nous pousse pas à bout. Nous avons assez donné de nos terres, pour le péage et l’Aibd. De grâce, laissez-nous vivre en paix ! », supplie Omar Diouf qui n’a pas manqué de déplorer la politisation de leur malheur par la mairie de Keur Mousseu et la Direction de l’Aibd.
 
M. CISS
 
LES ECHOS

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