Note de conjoncture du mois de juillet de la DPEE: les grosses complaintes des chiffres d'entreprises




 
Les difficultés de recouvrement des créances, l’accès difficile au foncier, la concurrence jugée déloyale, la fiscalité et l’accès difficile aux crédits sont les principales contraintes auxquelles les chefs d’entreprises ont fait face durant le mois de juillet 2019, dans les secteurs secondaire et tertiaire, notamment dans le sous-secteur des bâtiments et des services. Toutefois, l’activité économique s’est en général consolidée durant la période sous revue.
 
 
 
D’après le point mensuel de conjoncture du mois de juillet 2019 de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), l’activité économique s’est en général consolidée. En effet, même si le secteur primaire (hors agriculture et sylviculture) s’est replié de 3,2%, en variation mensuelle, cette situation traduit une contreperformance de la pêche (-18,5%), en juillet 2018, l’élevage s’étant consolidé de 4,9% sur la période. Sur un an, le secteur primaire hors agriculture et sylviculture s’est également raffermi de 19,2% en juillet 2019, en liaison avec les bons résultats simultanés des sous-secteurs de l’élevage (+19,3%) et de la pêche (+19,0%). Par contre, l’on note une bonne tenue de l’activité économique du secteur secondaire. Au mois de juillet 2019, le secteur secondaire a crû de 13,6%, en variation mensuelle. Une évolution essentiellement attribuable aux performances notées dans la fabrication de produits agroalimentaires (+10,5%), le «travail du cuir et la fabrication d'articles de voyage et de chaussures» et la construction (+7,7%). Par contre, le «raffinage du pétrole et cokéfaction» (-9,6%) et la production de l’égrenage du coton (-21,2%) ont enregistré de faibles résultats sur la période.
En rythme annuel, une croissance de 2,2% est enregistrée dans le secteur secondaire au mois de juillet 2019 en liaison avec, principalement, la fabrication de produits agroalimentaires (+6,2%), la construction (+14,8%) et le travail du cuir et fabrication d'articles de voyage et de chaussures» (+149,5%). Elle a été, toutefois, particulièrement atténuée par les faibles résultats observés au niveau de la branche «filature, tissage et ennoblissement textile» (-39,1%), des activités extractives (-11,3%) et de la production de «métallurgie-fonderie et fabrication d’ouvrages en métaux» (-16%). L’activité s’est consolidée dans le tertiaire durant la période de revue. Le secteur tertiaire s’est raffermi de 2,7%, entre les mois de juin et juillet 2019, à la faveur, essentiellement, des performances du commerce (+4,8%), des transports (+9,3%), des «activités spécialisées, scientifiques et techniques» (+8,6%) et des «activités financières et d’assurance» (+4,5%). En revanche, «l’activité d’information et communication» s’est particulièrement contractée (-11,1%) sur la période. Sur une base annuelle, une croissance de 4,5% du tertiaire est notée en juillet 2019, soutenue par le commerce (+5,9%), les transports (+15,7%), les activités immobilières (+5,4%) et les «activités financières et d’assurance» (+6,8%).
 
Les industriels déplorent l’approvisionnement difficile en matières premières, la concurrence déloyale, les difficultés de recouvrement des créances et l’insuffisance de la demande
 
Même si le climat des affaires s’est amélioré en juillet 2019, l’opinion des chefs d’entreprises dans le secondaire et le tertiaire est tout autre. En effet, dans l’industrie, l’approvisionnement difficile en matières premières (28%), la concurrence supposée déloyale (26%), les difficultés de recouvrement des créances (21%) et l’insuffisance de la demande (12%) ont majoritairement constitué les principales entraves à l’activité. Toutefois, le climat des affaires s’est renforcé (+1 point) dans le sous-secteur, en rythme mensuel, sous l’effet de l’orientation particulièrement favorable du solde d’opinion relatif à l’emploi de main d’œuvre. En outre, les industriels sont aussi nombreux à indiquer une hausse de la production et des commandes. Les opinions sur les perspectives de production et de commande du mois d’août 2019 se sont également bien orientées. En ce qui concerne les stocks de produits finis, autant d’industriels au mois de juillet 2019 qu’en juin les ont estimés supérieurs à la normale.
 
 
Les professionnels des BTP pleurent les difficultés de recouvrement des créances, l’accès difficile au foncier, la concurrence déloyale, la fiscalité et l’accès difficile aux crédits
 
 
Concernant le sous-secteur des bâtiments et travaux publics, les contraintes les plus citées par les entrepreneurs interrogés sont les difficultés de recouvrement des créances (67%), l’accès difficile au foncier (50%), la concurrence jugée déloyale (50%), la fiscalité (33%) et l’accès difficile aux crédits (33%). Par ailleurs, le climat conjoncturel s’est dégradé (-0,4 point) dans le sous-secteur, entre juin et juillet 2019, en liaison avec le pessimisme des enquêtés sur les perspectives de commandes (publiques et privées). Par contre, les interrogés sont plus nombreux en juillet qu’en juin à estimer un redressement des commandes (publiques et privées). Concernant l’activité générale et l’évolution des effectifs, les soldes d’opinion sont restés stables et proches de leur moyenne de long terme. Il en est de même pour les perspectives d’activité et d’emploi de main d’œuvre.
 
 
 
Secteur des services : les chefs d’entreprises dénoncent les difficultés de recouvrement des créances, la concurrence déloyale, la fiscalité et l’insuffisance de la demande
 
 
Au niveau des services, les chefs d’entreprises interrogés ont majoritairement évoqué les difficultés de recouvrement des créances (57%), la concurrence jugée déloyale (50%), la fiscalité (29%) et l’insuffisance de la demande (21%) comme les principaux facteurs qui limitent le développement de l’activité. Néanmoins, le climat des affaires s’est fortement amélioré (+16,6 points) dans le sous-secteur, en rythme mensuel. Cette bonne orientation reflète les jugements favorables des prestataires sur les commandes reçues, les tarifs pratiqués et le chiffre d’affaires. Leur optimisme relativement aux perspectives de commande, aux tarifs et au chiffre d’affaires a, de même, contribué à la progression de l’indicateur du sous-secteur. S’agissant du commerce, les difficultés de recouvrement des créances (88%), l’insuffisance de la demande (50%), les difficultés liées aux infrastructures (38%) et la concurrence jugée déloyale (38%) sont les contraintes à l’activité les plus citées par les chefs d’entreprises enquêtés. Toutefois, le climat des affaires s’est renforcé (+3,6 points) en rythme mensuel, sous l’effet de l’orientation positive particulièrement prononcée des soldes d’opinion relatifs au chiffre d’affaires réalisés et en perspectives.
 
 
ENCADRE
 
FINANCES PUBLIQUES
Le solde budgétaire en déficit de 609,2 milliards à fin juillet 2019
 
La gestion budgétaire à fin juillet 2019 est caractérisée par une mobilisation satisfaisante des recettes et une exécution soutenue des dépenses. En effet, les ressources sont mobilisées à hauteur de 1488,8 milliards, progressant de 15,1% en glissement annuel, tandis que les dépenses publiques se sont confortées de 19,7% pour s’établir à 2098,0 milliards. Au total, le solde budgétaire, dons compris, est estimé en déficit de 609,2 milliards à fin juillet 2019, contre un déficit de 459,4 milliards à la même période de l’année précédente.
 
Hausse des ressources budgétaires
 
Les ressources sont estimées à 1488,8 milliards, essentiellement constituées de recettes budgétaires à hauteur de 1408,5 milliards et des dons pour 80,3 milliards. En glissement annuel, la hausse des ressources est principalement attribuable à la composante budgétaire (+17,7%). En particulier, les recettes fiscales se sont établies à 1327,3 milliards à fin juillet 2019 contre 1125,4 milliards un an auparavant, soit une progression de 17,9%. Celle-ci résulte principalement des bonnes performances des recouvrements de droits et taxes au cordon douanier (+23,8%), de l’impôt sur le revenu (+13,7%) et de la taxe spécifique pétrole (+65,9%), à respectivement 445,7 milliards, 231,0 milliards et 79,1 milliards. Le rapatriement des taxes parafiscales à hauteur de 43,7 milliards a, également, contribué au bon comportement des recettes budgétaires. A l’inverse, les droits d’enregistrement (28,6 milliards) se sont amoindris de 8% à fin juillet 2019. Concernant les recettes non fiscales, les revenus des domaines se sont repliés de 7,2 milliards (-37,0%) sur la période. Ce recul a, toutefois, été atténué par la bonne tenue des produits financiers (+13,9%) qui sont évalués à 44,3 milliards
 
Exécution soutenue des dépenses publiques
 
S’agissant des dépenses budgétaires, elles sont estimées à 2098 milliards à fin juillet 2019, contre 1753,2 milliards un an auparavant, soit un accroissement de 344,9 milliards (+19,7%). Cette évolution est, à la fois, attribuable aux dépenses courantes (+23,2%) et aux investissements (+14%). La hausse des dépenses courantes est principalement liée aux charges d’intérêts sur la dette publique (209,3 milliards), à la masse salariale (421,1 milliards) et aux charges de fonctionnement (694,6 milliards) qui se sont respectivement consolidées de 32,5%, 6,3% et 33,3%. Pour sa part, l’accroissement des dépenses de fonctionnement traduit les effets conjugués des transferts (+63,5%) et des subventions (+18,8%). Concernant les dépenses en capital, elles sont évaluées à 773,0 milliards à fin juillet 2019 contre 677,9 un an auparavant, soit une hausse de 14,0%, notamment, tirée par les investissements sur ressources extérieures (+32,5%) et intérieures (+2,1%) qui sont respectivement chiffrés à 353,0 milliards et 420,0 milliards.
M. CISS
 

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