Si on commémore encore le naufrage du bateau Le Joola, drame maritime supposé être le plus grand par le nombre de victimes (1863 officiellement), qu’en-est-il de ces chapelets de naufrages de pirogues sur la route des Canaries ? La plaie béante laissée sur le corps social sunugaalien tarde bien à se refermer, 21 ans après le drame qui eut lieu dans la nuit du 27 septembre 2002. Parce que simplement les parents ont la certitude que les corps des victimes sont encore au fond de l’océan. Et tant que Le Joola n’est pas renfloué et les restes inhumés, la cicatrisation ne se fera pas. Un musée mémorial étant désormais érigé, espérons qu’enfin le nécessaire sera fait. Quant aux naufrages permanents qui s’échelonnent sur la route des Canaries, nul ne peut dénombrer les pertes en vies humaines, du fait de l’irrégularité qui entoure ces voyages clandestins. Mais, au vu du nombre important de Sunugaaliens ayant pris pied en Espagne (4000 rien qu’en 2023), ainsi tous ces naufragés recueillis en Mauritanie et surtout au Maroc, il est aisé de deviner que le nombre de disparus est important. Et l’accélération récemment constaté dans les départs dénote une perte d’espoir dont il va falloir rechercher les causes profondes.
Waa Ji