NUIT DES LEADERS DE L’OPPOSITION AU COMMISSARIAT CENTRAL DE DAKAR: un responsable de Rewmi évacué tard par la police pour faire une radio



 
L’opposition n’est pas sortie du commissariat central sans coup férir. En sus d’être maltraités, malmenés et mis de force dans la fourgonnette, c’est sur des chaises que les leaders de l’opposition ont passé la nuit. Alain Idrissa, un des responsables de Rewmi en Chine, arrêté en même temps que Mamadou Diop Decroix et les autres, s’était blessé aux côtes lors de son interpellation. Les choses s’étant aggravées au commissariat central, il a fallu que la police l’escorte pour aller faire une radio avant de revenir avec des ordonnances. C’est Mamadou Diop Decroix, Oumar Sarr, Déthié Fall, Thierno Alassane Sall, Thierno Bocoum…qui ont mis la main à la poche pour acheter ses ordonnances. Déthié Fall a également eu une vive altercation avec une femme policière.
 
 
 
 
Entre les opposants et la police, les choses ne se sont pas limitées à une simple arrestation. L’opposition a souffert au commissariat central où étaient gardés la plupart des leaders du Front national de résistance qui avaient osé braver l’interdiction préfectorale. C’est assis sur des chaises qu’ils ont passé toute la nuit. Mamadou Diop Decroix, Oumar Sarr, Thierno Alassane Sall, Déthié Fall, Thierno Bocoum et autres, ont pratiquement passé toute la nuit à s’alterner sur les quelques chaises qui leur avaient été données pour l’occasion. C’est à 6h 20 mn précisément qu’ils ont été autorisés à quitter les lieux et ce, sans la moindre explication sur les motifs de leur arrestation. Aussi, sur les raisons pour lesquelles ils ont été libérés au petit matin.
 
 
Alain Idrissa, responsable rewmiste en Chine évacué…
 
 
Des frayeurs aussi, il y en a eue. Un responsable de Rewmi en Chine, en l’occurrence Alain Idrissa, qui séjourne actuellement au Sénégal et qui faisait partie des interpellés, a vraiment fait peur à l’opposition et à certains limiers. C’est au milieu de la nuit qu’il a, dit-on, été évacué du commissariat central vers un centre hospitalier. Le rewmiste de Chine, lors de son interpellation, s’était blessé aux côtes. La police a été obligée de l’évacuer dans un centre afin de faire une radio avant de revenir avec des ordonnances. C’est Mamadou Diop Decroix, Oumar Sarr, Déthié Fall, Thierno Alassane Sall, Thierno Bocoum… qui ont mis la main à la poche pour acheter ses ordonnances.
 
 
 
Vive altercation entre Déthié Fall et une policière
 
Ce n’est pas là le seul problème avant-hier. Déthié Fall, également, a failli se retrouver dans une situation plus que compliquée. Selon nos informations, le vice-président de Rewmi a eu une vive altercation avec une policière, même si on ne sait pas trop ce qui les a opposés.
 
 
Thierno Bocoum : «nous étions, assis sur des chaises durant toute la nuit jusqu’au petit matin»
 
Thierno Bocoum, que nous avons joint au téléphone, ne mâche ses mots. Il soutient en effet qu’il y a eu de fortes injonctions allant dans le sens de mettre les leaders hors d’état de nuire dès les premières heures de la manifestation. «On s’est aussi rendu compte que la décision était d’arrêter de gré ou de force les leaders. Et cela a entrainé ces bousculades et même des attaques physiques. Ce que nous déplorons totalement. Cette mesure est illégale. Nous avons, autant que nous sommes la possibilité de nous présenter au niveau de Sandaga, qui n’a rien à voir avec la place Washington. Je dois aussi dire qu’il n’y a jamais eu de mobilisation, parce que chaque leader est venu isolément et individuellement. C’est quelque chose que nous déplorons, même si une fois au commissariat central, nous avons été bien traités. Mais comme vous le savez, les conditions dans lesquelles nous étions, assis sur des chaises durant toute une nuit jusqu’au petit matin, n’ont pas été faciles. Il n’y a jamais eu de libération la nuit. C’est au petit matin que nous avons été libérés».
 
Oumar Sarr : «on assiste à l'installation d'une véritable dictature militaro-policière»
 
Oumar Sarr ne dit pas autre chose. Sur son compte Facebook, il accuse : «avec rudesse, Macky Sall a orchestré l’arrestation de certains leaders et responsables de partis et mouvements citoyens, alors qu’une manifestation de l’opposition devant le ministère de l’Intérieur illégalement interdite était organisée. Toutes les personnes arrêtées ont été libérées ce matin, sans même qu’une garde-à-vue leur ait été notifiée. Voilà une autre expression du nouveau du régime, l'installation d'une véritable dictature militaro-policière», dit-il. Pour ajouter : «Macky Sall ne s’accommode même plus de forme : il gère directement police, armée et justice. Il ne veut pas de démocratie, il veut organiser des simulacres d’élection et les gagner. Cela nous ne l’accepterons jamais», a laissé entendre le maire de Dagana.
 
Madou MBODJ

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