NOUVELLE HAUSSE DES CAS DE CORONAVIRUS AU SÉNÉGAL Les révélations effrayantes du Pr Moussa Seydi



 
Avec la terrible hausse des cas de Covid notée depuis quelques jours, le Comité national de gestion des épidémies a tenu une réunion hier. A l’occasion, le Professeur Moussa Seydi et ses collègues ont fait des révélations effrayantes sur la situation.
 
 
Alors que l’espoir renaissant petit à petit avec le taux de contamination du Covid-19 qui s’estompait encore au mois d’avril, le virus a recommencé a prendre du galon depuis les dernières semaines du mois de mai. Face à cette hausse des cas et la circulation des variants, les autorités sanitaires ont procédé à un rappel des troupes pour la poursuite de la lutte contre le Covid-19. Dans le cadre de l’amélioration de la riposte, le Comité national de gestion des épidémies a tenu une réunion hier.
 
Alassane Mbengue : «l’évolution tourne autour de 57%. Ce qui nous interpelle tous»
 
Lesecrétairegénéral du ministère de la Santé a reconnuqu’un rebond a été noté depuis le début du mois de juin avec un nombre important de cas enregistrés. «L’évolution notée des cas tourne autour de 57%. Ce qui nous interpelle tous. C’est pourquoi nous sommes réunis pour apprécier l’état de mise en œuvre de la riposte contre le Covid-19. Au cours des discussions», renseigne-t-il. La surveillance des variants qui circulent à travers une centaine de pays a aussi été abordée. Selon M. Mbengue, il faut aussi renforcer la communication et l’engagement communautaire en convainquant les populations d’aller se faire vacciner. «Nous sommes à plus de 500 mille personnes vaccinées ce qui est encore loin de notre cible pour l’année 2021. Il fallait remobiliser toutes les équipes pour que nous puissions donner un coup supplémentaire à la vaccination pour protéger les Sénégalais contre cette maladie.»
 
Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye : «La positivité est de plus en plus importante, mais heureusement, pas la gravité des cas qui va avec»

 
 
 
Directrice générale de la Santé, leDr Marie Khemess Ngom Ndiaye parle,elle,de vigilance et d’alerte maximale. «La hausse est notée depuis les dernières semaines du mois de mai. A travers le Cnge qui se réunit hebdomadairement, nous suivons et travaillons sur tout cela. La positivité est de plus en plus importante, mais heureusement, pas la gravité des cas qui va avec", dit-elle.
 
Les révélations du Pr Moussa Seydi 
 
Le chef de Service des maladies infectieuses à Fannveut que l’on mette l’accent sur la vaccination. «Il faut mettre la vaccination au centre de tous les intérêts. On constate de plus en plus de jeunes sans comorbidité qui font des formes graves même, si heureusement, ils arrivent à s'en sortir», déplore Seydi.
S’exprimant sur les cas graves, Pr Seydi a fait savoir que trois lits ont été donnés aux réanimateurs dans les centres de traitement des épidémies. A l’en croire,ils ont besoin d’utiliser 35 à 60 litres d’oxygène par minute.«Nous avons un problème d'oxygène au niveau des Cte, et cela peut être fatal pour les malades», révèle t-il.
Pour le professeur Seydi, perdre une vie humaine que l'on pouvait sauver n'est pas quelque chose de banal. «Il faut qu’on veille à cette qualité d’oxygène. Il y a très souvent des pannes d'oxygène et ce n'est pas seulement à Fann. C’est arrivé à Dalal Jamm et ailleurs. Il faut absolument et de manière définitive régler ces problèmes d'oxygène qui peuvent exister durant la prise en charge», tonne t-il.
Par ailleurs, le chef du Service des maladies infectieuses soutient qu’il y a aussi le problème des examens paracliniques. «Je pense qu'il faut que le ministère aide les hôpitaux à gérer le problème de certains examens paracliniques. Par exemple, le scanner de l’hôpital Fann avait fait l’effort de le faire gratuitement pour un patient de Covid qui en avait besoin. Mais depuis quelque temps, on demande aux patients de payer», déplore-t-il.
Poursuivant,  le Pr Seydi révèle : «Si le patient est suspecté d’une embolie pulmonaire, c’est une urgence. Il faut que le malade paie. S’il ne paie pas, cela pose un problème pour la prise en charge des urgences. Le ministère devrait appuyer les hôpitaux pour qu’ils puissent fournir des examens à leurs patients.»
 
 
Amad Diouf : «le ministère de la Santé et de l'Action sociale attend 35 centrales d'oxygène d'une capacité de 40 m³/h»
 
Comme pour rassurer le professeur Seydi, le directeur des Infrastructures, Équipements et Maintenance a soutenu que le ministère de la Santé attend 35 centrales d'oxygène d'une capacité de 40 m³/h.  Ces centrales vont permettre de doubler la disponibilité en oxygène permettant ainsi d'alimenter l'ensemble des hôpitaux.
 
Dr Mamadou Ndiaye : « On est en tension de vaccins. Actuellement, il n'y a pas de vaccins à Dakar et à Thiès»
 
 
Selon le directeur de la prévention  actuellement, il manque des vaccins. «On est en tension de vaccins. Actuellement, il n'y a pas de vaccins à Dakar et à Thiès. Et c'est ce qui est normal compte tenu de ce que le Sénégal a reçu en terme de vaccins. Ce n'est pas suffisant», dit-il.
Mais d’après le Dr Mamadou Ndiaye, l'initiative Covax s'est engagée à livrer à terme  8 millions de doses, ce qui va protéger 20% de la population. Au delà de cela, le Sénégal continue de développer des initiatives personnelles, et à côté, des pourparlers sont engagés avec la Banque mondiale pour couvrir 35% des besoins et atteindre ainsi 55% de la cible.
NdèyeKhady DIOUF
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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