Dans une déclaration de son secrétariat exécutif national publiée hier, l’Alliance pour la République (Apr) relève les indices graves et concordants de la prochaine chasse aux sorcières. Dans sa note, l’Apr dit constater un scénario morbide dans lequel Ousmane Sonko, qui se prévaut d’une érudition sur tout, fait tout, alors que le Président de la République Bassirou Diomaye Faye fait le reste. Pour Macky Sall et ses camarades, le projet vendu par les nouveaux dirigeants du pays se résume en trois axes principaux : les nominations populistes de bas étage ; la fragilisation de l’unité des Sénégalais, la tentation d’instrumentalisation de la justice. Evoquant les nominations à l’issue de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature, l’Apr accuse le régime de virer vers «une justice vengeresse des vainqueurs» avec le déclenchement, dans les jours et semaines à venir, «d’une vaste entreprise de règlement de comptes sur fond de soi-disant reddition des comptes et d’auto-blanchiment par l’effacement de condamnations prononcées par les juridictions».
Le Secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République a exprimé, hier vendredi 9 août, dans une déclaration des préoccupations profondes face à ce qui semble être une préparation pour une vaste chasse aux sorcières, sous couvert de reddition des comptes. Estimant que le projet tant vendu par les nouveaux dirigeants du pays se résume en trois axes principaux déjà fortement engagés : «des nominations populistes de bas étage» ; «de la fragilisation de l’unité des Sénégalais» et «de la tentation d’instrumentalisation de la justice». L’Apr de railler : «dans ce scénario morbide, Ousmane Sonko qui se prévaut d’une érudition sur tout, fait tout ; le président de la République Bassirou Diomaye Faye fait le reste».
Sur la reddition des comptes promise, l’Apr note que des indices graves et concordants annoncent la préparation de la plus grande chasse aux sorcières de l’histoire du Sénégal.
En effet, rappelle la déclaration du Sen du parti de Macky Sall, il y a quelques mois, Ousmane Sonko a, après avoir ouvertement accusé certains magistrats dont Badio Camara, président du Conseil constitutionnel de corrompus, déclaré qu’il va balayer la magistrature et mettre des magistrats qui vont faire le travail pour la reddition des comptes, comme si ceux qui sont en fonction étaient incapables de le faire. «Quelques jours plus tard, au cours de son interview marquant ses 100 jours de pouvoir, le Président BDF s'est laissé aller à des confidences heurtant la tradition républicaine sur la préparation du prochain Conseil supérieur de la magistrature (Csm) devant aboutir à un chamboulement de la magistrature. Il dit avoir fait faire des enquêtes sur les magistrats devant être nommés et qu’il planche avec son Premier ministre, qui n’est pas membre du Csm et qui ne contresigne pas les décrets de nomination des magistrats en Csm, sur les propositions faites par le ministre de la Justice».
Pour Macky Sall et Cie, depuis l’indépendance, on n'a jamais vu ou entendu une telle hérésie et des propos aussi épouvantables», estimant qu’il est tout de même surprenant de voir procéder à des enquêtes pour nommer aux fonctions dans un corps dont les dossiers des membres sont tenus à la Direction des Services judiciaires (Dsj).
Selon eux, comme les rapports de la Cour des comptes se concluant par l’ouverture d’informations judiciaires sont rares (rapport sur le Covid), les tenants du pouvoir ont décidé de commanditer des rapports express de l’Inspection générale d’Etat (Ige) et des rapports d’inspection interne de certaines administrations pour incriminer des ministres et Dg sortants.
Une justice vengeresse des vainqueurs et la neutralisation des adversaires
Pour Macky Sall et Cie, la justice, sous Sonko et Diomaye, est en train de devenir une justice vengeresse des vainqueurs avec le déclenchement, dans les jours et semaines à venir, d’une vaste entreprise de règlement de comptes sur fond de soi-disant reddition des comptes et d’auto- blanchiment par l’effacement de condamnations prononcées par les juridictions. «L’Alliance pour la République prend à témoin l’opinion publique nationale et internationale que la justice sera une arme de distraction et de destruction massive contre l'opposition pour l’intimider, la museler, et la neutraliser. Ce qui va entrainer inéluctablement des tensions sociales. Faire face pour éviter au Sénégal de jouer son destin au bord du gouffre, c’est barrer la route aux fossoyeurs des libertés, de la démocratie et de l’Etat de droit», déclare le Secrétariat exécutif national de l’Apr.
Sidy Djimby NDAO