NOMBREUSES PLAINTES DES MEDECINS AUPRES DE L’ETAT: Le Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux crie au chantage et demande au ministère de la Santé de ne pas céder



 
Les médecins affectés à Dalal Jamm et à Diamniadio réclament leurs salaires et des indemnités de garde depuis quelques jours, menaçant même de quitter les établissements sanitaires. Des attitudes que décrie très fortement le Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux. Ce dernier demande en effet au ministère de la Santé de ne pas céder au chantage.
 
Le Syndicat unique et démocratique est en total déphasage avec certains membres du corps médical. Il dénonce l’attitude répétitive des médecins. En effet, pour les travailleurs municipaux, certains médecins ne peuvent pas se permettre en cette période de crise sanitaire de faire du chantage à l’encontre de l’Etat.
«Le Sudtm dénonce le comportement d’une certaine corporation, en quête de perpétuels avantages et intérêts égoïstes, se permettant même de vouloir, comme à l’accoutumé, prendre en otage les institutions de la république, plus particulièrement le ministère de la Santé, et tout cela, sans égard aucun au contexte particulier de la pandémie de la Covid-19 qui en appelle à plus d’engagement et de mobilisation aux côtés des populations».
Pour les travailleurs municipaux, ce comportement est d’autant plus répréhensible que les médecins ont déjà reçu plusieurs avantages de la part de l’Etat du Sénégal. «L’essentiel des membres de cette corporation a déjà bénéficié d’un traitement de faveur de la part du Gouvernement qui ne cesse de leur octroyer des avantages (âge de retraite à 65 ans) et primes consistantes (200.000, puis 380.000), alors même que l’essentiel du travail dans les formations sanitaires est effectué par le personnel paramédical, qui a fait don de sa vie, pour aller travailler dans les coins les plus reculés de notre pays, mais malheureusement assez souvent laissé en rade», défend le Sudtm.
Pour ce syndicat, ce moment est loin d’être propice aux chantages. Il déplore les propos tenus par des médecins qui se permettent de menacer de fermer les centres de traitement. «Le Sudtm se désole de cette attitude d’une partie de notre personnel médical qui n’honore nullement le serment d’Hippocrate. Comment peut-on manifester un manque de patriotisme à ce point, ignorant royalement les besoins des populations pour qui on a juré de prendre soins ? Comment peut-on mépriser, dans ce contexte particulier, tous les efforts déployés par le ministère de la Santé et de l’Action sociale», s’interroge-t-il.
Pour le Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux, si les médecins insistent sur leur position, c’est tout simplement parce qu’ils sont appuyés par leur syndicat. «Cette corporation se sert de son syndicat comme marchepied, pour occuper tous les postes stratégiques au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale, et accaparer toutes les directions de structures hospitalières, au grand dam des gestionnaires et administrateurs de système de santé. C’est simplement de l’ignominie», soutient-il.
Avant de poursuivre : «l’heure n’est vraiment pas aux quêtes d’intérêts corporatistes, mais plutôt à l’unité nationale, autour des autorités sanitaires et gouvernementales, pour contrer, au mieux, la pandémie du Covid-19 dans notre pays. Toute autre attitude dans le contexte actuel serait inopportune, injustifiée et à la limite indécente, alors que l’on constate pour le déplorer un déficit de médecins, beaucoup de nos spécialistes en gestion hospitalière sont laissés en rade et même combattus lorsqu’ils occupent les positions de Directeurs dans les hôpitaux».
Le Syndicat demande par ailleurs au gouvernement de ne pas céder au chantage et de sanctionner en cas de besoin. «Le temps est venu pour que le gouvernement prenne des mesures hardies concernant le corps médical qui doit retourner à sa vocation première, celle d’administrer des soins aux patients. Les autorités sanitaires, en particulier le ministre de la Santé, ne doivent pas céder aux chantages de cette corporation ; elles doivent assumer leurs responsabilités face au processus décisionnel. Il faut arrêter les basses manœuvres visant à se substituer à l’autorité sanitaire», professe le Sudtm.
Khadidjatou DIAKHATE

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