NIACOULRAB : UN ENSEIGNANT FALSIFIE LES BULLETINS DE SALAIRE DE SES COLLÈGUES ET OBTIENT DES MOUTONS DE LA MUTUELLE DE LA GENDARMERIE




Pape Bidji Sadji et Aïta Samba qui sont en détention préventive depuis plus de 4 ans seront fixés sur leur sort le 24 avril prochain
 
 
 
L’enseignant Pape Bidji Sadji et la gérante de cyber-café Aïta Samba seront fixés sur leur sort le 24 avril prochain. Ces prévenus qui ont comparu hier devant le juge correctionnel de Dakar ont fait plus de 4 ans en détention préventive pour association de malfaiteurs, escroquerie portant sur des deniers publics (...).
 
 
 
Sa suspension en 2016 pour avoir commis les mêmes faits n'a pas servi de leçon à Pape Bidji Sadji. Car, ce père de famille a encore récidivé dans ses activités délictuelles en visant cette fois-ci la coopérative de la gendarmerie et l'Inspection de l'éducation et de la formation de Sangalkam. Ainsi, pour escroquer ses collègues et la mutuelle de la gendarmerie, cet enseignant de profession a usé de subterfuges pour mettre la main sur le bétail que la mutuelle donnait à ses collègues. En effet, la mutuelle de la gendarmerie, pour les besoins de la fête de Tabaski, subventionnait en moutons les enseignants de l'Inspection de l'éducation et de la formation de Sangalkam.
C'est ainsi que Pape Bidji Sadji a mis en place un plan pour mettre la main sur ces moutons. A ce dessein, il s'est procuré les bulletins de salaire de ses collègues. Et dans sa sale besogne, Pape Bidji Sadji a été aidé par la dame Aïta Samba. Sadji, après s'être procuré ces bulletins de salaire, a requis les services de cette détentrice de cyber-café. C'est cette dernière qui se chargeait de modifier les informations contenues dans les documents en contrepartie d'une rémunération. Sur ce, Pape Bidji Sadji est allé faire le dépôt à la mutuelle pour obtenir les moutons subventionnés. Hélas, son plan a capoté puisque la mutuelle de la gendarmerie s'est rendu compte que les informations sur les bulletins de salaire étaient erronées. En réalité, c'est au niveau des soldes que des erreurs ont été décelés dans ces bulletins. C'est ainsi qu'ils ont été tous interpellés et inculpés pour association de malfaiteurs, escroquerie portant sur des deniers publics, complicité d'escroquerie portant sur des deniers publics, complicité de faux dans des documents administratifs et usage desdits documents administratifs.
Placés sous mandat de dépôt le 22 octobre 2020, Pape Bidji Sadji et Aïta Samba ont été jugés hier, devant le tribunal correctionnel de Dakar après avoir fait plus de 4 ans en détention préventive. Devant le juge, le prévenu Pape Bidji Sadji a plaidé coupable. Sur les faux qui lui sont imputés, il a reconnu avoir multiplié les bulletins de salaire de ses collègues qu'il est allé déposer à la mutuelle où on lui a remis plusieurs moutons. L'enseignant domicilié à Niacoulrab a précisé à cet effet qu'après avoir vendu ces bêtes, il a payé ses dettes avec l'argent. Sa complice Aïta Samba a confié pour sa part au tribunal avoir été approchée par Pape Bidji Sadji. Celui-ci, dit-elle, lui a remis 20 bulletins de salaire de ses collègues enseignants.
Aïta Samba a dit qu'elle changeait les noms et les soldes sur ces bulletins de salaire. "J'ai scanné les documents pour changer le contenu. Quand je lui ai demandé les raisons pour lesquelles il faisait ça, il m'a dit que c'était pour ses collègues. Pour chaque bulletin, il m'a payé 15.000 F. C'est une somme de 300.000 F Cfa que j'ai encaissée au total », a expliqué la mise en cause demeurant à Rufisque.
Le procureur a requis l'application de la loi pénale contre les inculpés. Pour la défense de Aïta Samba, Me Mamadou Diaw a demandé au tribunal de disqualifier l'infraction de détournement de deniers publics retenue contre elle en deniers privés. «C’est la mutuelle de la gendarmerie qui fait une opération de Tabaski. On a qualifié à tort. Et pour cela, il a fait 4 ans en prison alors qu'elle n'a reçu que 300.000 F dans cette affaire purement privée», a relevé la robe noire.
Pour le compte de Pape Bidji Sadji, Me Bamar Faye a plaidé la clémence pour lui. Me Faye a aussi souligné que son client Pape Bidji Sadji est un enseignant connu dans cette mutuelle et c'est ce qui a fait qu'ils n'ont pas trouvé nécessaire de procéder aux vérifications de ces documents argués de faux. Après avoir plaidé en même temps la mise en liberté provisoire des prévenus, le tribunal qui n'a pas accédé à leur demande a fixé le délibéré pour le 24 avril prochain.
 
Fatou D. DIONE
 
 
 
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