NAISSANCE DE L’INTERSYNDICALE DES AGENTS DE L’ADMINISTRATION SÉNÉGALAISE : Les syndicalistes prônent le dialogue mais dénoncent l’attitude du ministre de la Fonction publique




 
 
 
L’intersyndicale des agents de l’administration sénégalaise a vu le jour hier. Il regroupe des organisations syndicales de la justice, de la santé, du commerce et du secteur primaire. Face à la presse, ces syndicats ont tendu la main à l’Etat du Sénégal pour un dialogue constructif. Mais ils ont tenu à dénoncer l’attitude du ministre de la Fonction publique qui traîne les pieds dans la matérialisation des accords.
 
 
 
« Unis, nous serons plus forts que jamais ». C’est l’objectif que veulent atteindre les organisations syndicales de la justice (Sytjust, Untj), de la santé (SD-3S), du commerce (Synacom) et du secteur primaire (Synttas, Sytrapas, Snte, Sates). Ces dites organisations, pour l’atteinte et la satisfaction idoine de leur plateforme revendicative, ont mis leurs forces en synergie. C’est ainsi qu’elles ont procédé hier au lancement officiel de l’Intersyndicale des agents de l’administration sénégalaise(I2AS) pour mieux prendre en charge des intérêts matériels et moraux des travailleurs. « Dans ce contexte de précarité aiguë, exacerbée par la cherté des denrées de première nécessité, nos organisations syndicales, dans une dynamique unitaire pour une meilleure prise en charge de nos revendications, ont décidé, à travers une charte de créer un cadre unitaire de concertation et d’actions afin d’exiger de ces nouvelles autorités plus de respect et de considération. Il s’agit des syndicats du secteur primaire (agriculture, élevage, pêche), des syndicats de la justice (Sytjust, Untj) du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé du secteur social (SDT-3S), du Syndicat national des agents du commerce (Synacom) », informe Oumar Dramé, Sg des travailleurs du secteur primaire et membre fondateurs de la I2AS.
Pour leur première action syndicale sur le terrain, en lieu et place du dépôt d’un préavis de grève, l’intersyndicale prône le dialogue avec les nouvelles autorités. « Les membres de l’I2AS vont saisir, dans un premier temps, les plus hautes autorités pour privilégier le dialogue afin de trouver des solutions à nos préoccupations. Si rien n'est fait, nous allons passer à l'étape suivante ». Il tient à alerter : « depuis l’installation du nouveau gouvernement, nos organisations syndicales, conscientes de la situation macroéconomique dans laquelle les autorités ont trouvé ce pays, ont décidé, en toute indépendance, sous aucune contrainte que ce soit, d’accorder un temps de grâce suffisant et de privilégier le dialogue, pour une prise en charge correcte de nos préoccupations », dit-il. Mais au regret de constater l’inertie du ministère de la Fonction publique par rapport à leurs revendications. « Aujourd’hui, malgré les instructions fermes du président de la République et la volonté affichée de son Premier ministre, nous sommes au regret de constater que les autorités en charge de nos revendications, notamment le ministre de la Fonction publique, Monsieur Olivier Boucal, n’ont pas suffisamment pris conscience de l’urgence avec laquelle les préoccupations des travailleurs de nos secteurs respectifs devraient être diligentées au regard des conditions précaires qui rythment le quotidien de ces derniers » regrette M. Dramé.
Toutefois, l’I2AS dit inscrire son action syndicale dans une dynamique unitaire et de rassemblement de tous les syndicats de l’administration centrale pour l’avènement d’un service public de qualité.
Par ailleurs, elle s’engage à porter et à défendre les points de revendications suivantes : « la gestion des carrières de nos membres (avancement, reclassement, corps d’accueil, reversement des décisionnaires dans les corps des fonctionnaires) ; l’iniquité de traitement salarial entre les agents de la fonction publique ; la généralisation de l’indemnité de logement ; le reversement des contractuels de l’administration dans la fonction publique ; l’harmonisation de l’âge de la retraite a 65 ans ; la réforme du système de retraite au Sénégal ; la révision ou refonte des textes législatifs et règlementaires de l'administration devenus obsolètes (loi 61-33) », fait-il savoir avant de rappeler le but de ladite intersyndicale. « Renforcer les droits des agents de l’administration centrale et de ses démembrements ; améliorer les conditions de travail des agents de l’administration au sens large ; prôner l’unité syndicale pour un dialogue social permanent ; promouvoir les valeurs et principes du syndicalisme l’unité d’actions entre les organisations membres » conclut-il.
Baye Modou SARR
 
 
 
 
 
 
 

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