Mouton noir




Qu’arrive-t-il donc à la presse sunugaalienne, hier si adulée et aujourd’hui vouée aux gémonies ? Un ressort s’est-il cassé quelque part ? Ou est-ce simplement une opération de diabolisation par les nouvelles autorités ? La réponse à ce faisceau de questions est loin d’être simple. En effet, si les précurseurs de la presse privée, loin de chercher une rentabilité qui plutôt les fuyait, ont remarquablement porté le combat de la liberté d’expression et de la démocratie, le paysage médiatique sunugaalien a subi des mutations au fil des ans, avec l’envahissement des réseaux sociaux portés par un nouveau type de servant dont la déontologie n’a rien de journalistique. Mais cela serait un moindre mal si le noyau dur du secteur, ces professionnels de l’information de la communication, n’avait pas été phagocyté par des entrepreneurs dont les objectifs diffèrent fondamentalement de ceux des pères fondateurs. La recherche de buzz, de prébendes et de moyens de pression, d’une part, le mercenariat pour porter un discours ou attaquer un adversaire, l’allégeance à un pouvoir pour bénéficier de subsides, d’autre part, sont devenus la marque de fabrique d’un secteur désormais vu par le commun des Sunugaaliens comme le mouton noir par qui viennent tous les maux. Waa Ji
 
LES ECHOS

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