Moussa Bocar Thiam colle un mauvais procès à la presse




 
C’est un mauvais procès que le ministre de la Communication a collé à la presse sénégalaise, lors du lancement des assises des médias, initiées par la Cap. A l’en croire, lorsqu’une information émane d’un média local, les gens ont une présomption de désinformation. En d’autres termes, une remise en cause certaine de nos productions.
 
 
 
Venu présider le lancement des assises nationales des médias, le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Moussa Bocar Thiam, est revenu sur une perception du public sur le travail du journaliste sénégalais. « Quand on parle de la presse sénégalaise, toutes les idées convergent vers la perception d’anarchie qu’il y a dans la manière de transmettre l’information. Au Sénégal, lorsque nous avons une information, nous avons tous une présomption de désinformation. Ce n’est pas normal. Nous devons avoir une présomption de crédibilité de l’information fournie par un journaliste », accuse le ministre. A l’en croire, il ne faut jamais laisser les conditions économiques ou les circonstances politico-sociales du pays dénaturer le journaliste. « C’est une posture que vous professionnels des médias devaient refuser », ajoute l’ancien Aje. Poursuivant, il est persuadé que certaines personnes n’ont pas leur place dans cette profession et il appartient aux journalistes de les extirper de de ce métier. A l’en croire, ces dernières font de la politique, autre chose qui n’a rien à voir avec le journalisme. « Il faut avoir le courage de le dire et le courage d’agir. Il faut sanctionner ces personnes et les organes de presse qui gangrènent cette belle profession », dit-il.
 
Si vous voulez bien exercer la liberté, il faut bien sanctionner…
 
Revenant sur la liberté de la presse, il rappelle que celle-ci est consacrée, mais encadrée. « Ce n’est pas une liberté absolue », dit-il. Même s’il est persuadé que la presse reste le meilleur baromètre de la démocratie et que le journaliste doit être protégé quel que soit le régime, il rappelle que la consolidation de la liberté d’expression ne donne pas droit à des dérives. « Si vous voulez bien exercer la liberté, il faut bien sanctionner quand il y a des dérives ; c’est le gage de cette liberté », déclare le ministre de la Communication. S’agissant de la précarité de la presse, il fait remarquer parallèlement que les organes foisonnent de manière exponentielle avec 45 quotidiens, 300 sites d’information, etc. Ce qui lui fait dire : soit les ressources viennent de quelque part, soit des personnes ont fait le choix d’investir dans un créneau qui n’est pas rentable pour l’amour de cette profession.  
 
M. CISS
 
 
LES ECHOS

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