Motion de soutien à AKILEE : le Club des investisseurs implose avec des démissions en cascade



Le Club des investisseurs Sénégalais a eu tort de s’immiscer dans le différend qui oppose Senelec à la société Akilee. En effet, suite à une vague de frustrations de membres du club, le patron de Sagam et propriétaire de de Elton et de Senbus a tout simplement décidé de claquer la porte du Club des investisseurs. Abderrahmane Ndiaye estime que leur organisation ne peut être utilisée pour des intérêts particuliers dont ils n’ont pas connaissance et dont ils ne sont pas partie prenante.

A la suite d’une vague de désapprobations de membres du Club des investisseurs sénégalais (Cis) dans le forum de discussion de ladite structure, suite à la publication d’une motion de soutien du club à la société Akilee dans son différend qui l’oppose à la Société nationale d’électricité (Senelec), sans discussion préalable en interne, et rapportée par «Les Échos» dans sa livraison d’hier, la situation ne fait qu’empirer au sein de cette organisation. En effet, en dépit de la proposition du président du club, en l’occurrence Babacar Ngom, de convier à une réunion en ce début de semaine, pour tempérer les ardeurs, l’organisation est en train de voler en éclats. Après la division, l’heure est à l’implosion du Club des investisseurs. Comme en atteste la démission d’un des piliers de l’économie sénégalaise avec plus de 4500 employés et une masse salariale de plus de 11 milliards par an. Il s’agit de l’administrateur de sociétés Abderrahmane Ndiaye, qui a tout simplement décidé de claquer la porte du Club des investisseurs.

Abderrahmane Ndiaye, un géant

Le démissionnaire, faut-il le préciser, est le Pdg de Sagam, une société leader et de référence dans le secteur du convoyage de fonds. M. Ndiaye s’active également dans la distribution d’hydrocarbures avec Elton, mais aussi dans l’industrie automobile avec Senbus. En plus de s’implanter dans la sous-région, notamment au Mali, au Burkina Faso et en Côte-d’Ivoire, entre autres pays. Dans une lettre adressée au président Babacar Ngom, datée du 18 mai, Abderrahmane Ndiaye motive sa démarche, avec en toile de fond un réquisitoire salé sur les pratiques de la structure.

«Je ne me reconnais plus dans cette organisation»

«J’ai été informé, en même temps que plusieurs membres du club, d’une motion de soutien à la société Akilee dans son différend qui l’oppose à la Société nationale d’électricité (Senelec). Comme la plupart de mes collègues, je me désolidarise de cette démarche, tant sur le fond que sur la forme», indique d’emblée Abderrahmane Ndiaye, persuadé que la bonne gouvernance du Club des investisseurs recommande «qu’une telle prise de décision puisse être étudiée, discutée et décidée de manière collégiale, au regard des éléments que nous aurions au préalable requis de part et d’autre. Les nombreuses réactions des membres du club démontrent que cette motion n’a pas été soumise à nos instances», explique le démissionnaire. Il ajoute, dans la foulée, que leur organisation ne peut être utilisée pour des intérêts particuliers dont ils n’ont pas connaissance et dont ils ne sont pas partie prenante. C’est à la suite de cette kyrielle de remarques qu’il a décidé de claquer la porte. «Je ne me reconnais plus dans cette organisation et vous prie de bien vouloir accepter ma démission du Club des investisseurs du Sénégal (Cis)», martèle Abderrahmane Ndiaye. Pour rappel, le Club des investisseurs sénégalais avait sorti une motion de soutien à Akilee dans le différend qui l’oppose à la Senelec, le 15 mai dernier, en achetant des espaces publicitaires dans les journaux pour publication. Une offre que les «Les Échos» avait refusée.

Moussa CISS
LES ECHOS

Dans la même rubrique :