Le timonier est-il à bord et reste-t-il éveillé pour tenir la barre, au vu du grand tumulte qui a cours sur l’esquif ? Sunugaal semble filer tout droit vers des écueils acérés auxquels ne résistera pas sa frêle coque. La métaphore peut paraître osée et catastrophiste, mais l’avenir ne fleure pas bon la paix à laquelle appelaient toutes les bonnes volontés de leurs vœux et pour laquelle fidèles chrétiens et musulmans, à l’unisson de leur pénitence, ont prié jour et nuit. Et nous devons à la vérité de dire que les actes qui sont posés ne vont nullement dans le sens d’une baisse de la tension. C’est comme si des forces vraiment occultes s’échinaient à souffler sur les braises. Et nous en revenons au timonier, pour l’inviter à se réveiller et à stopper la curée à laquelle s’adonnent certains membres d’équipage. Car étant le seul maître à bord après Dieu, il lui revient de mettre le holà au charivari en cours, afin de préserver Sunugaal des péripéties d’un naufrage. Le 17 avril, Dame justice persistera dans sa volonté d’apaisement ou ira à Canossa. Dans ce second cas, toutes les prières de Carême et de Ramadan n’auront servi à rien.
Waa Ji