En réaction à la mesure de suspension provisoire décidée par le Bâtonnier avec le Conseil de l’Ordre, Me Abdoulaye Babou, interviewé par Seneweb, s’est défendu en soutenant que le Conseil n’était pas compétent en la matière, puisqu’il s’agissait de ses convictions religieuses et qu’il comptait bien user des voies de recours. Interrogé par nos soins, Me Papa Laïty Ndiaye, qui n’a pas voulu trop s’épancher sur la question, reste ferme : «le Conseil de l’Ordre que je préside reste droit dans ses bottes et continue sa procédure».
La mesure de suspension provisoire prise par le Conseil de l’Ordre à l’encontre de Me Abdoulaye Babou n’agrée pas l’avocat. Accordant une interview à nos confrères de Seneweb, la robe noire a déploré l’attitude du Conseil. Il estime que l’Ordre des avocats a ses règles de fonctionnement, son règlement intérieur et qu’il n’est pas habilité à parler de croyances religieuses des avocats. En somme, pour Me Abdoulaye Babou, l’Ordre n’est pas compétent pour statuer sur ses croyances religieuses et il leur a fait savoir lors de son audition. D’ailleurs, a-t-il ajouté, il compte faire un recours par rapport à la décision. Me Babou avait-il le droit de parler de cette affaire qui est encore pendante devant le Conseil disciplinaire ? Ne devrait-il pas attendre la décision du Conseil avant de se prononcer sur la question ? Cela ne pourrait-il pas faire corser la décision du Conseil disciplinaire ?
Interrogé sur la question, Me Papa Laïty Ndiaye n’a pas voulu se prononcer, mais devant notre insistance, le bâtonnier qui dit n’avoir pas encore connaissance de cette interview de soutenir : «que voulez-vous que je vous dise ? Cela ne me surprendrait que passablement». Avant de poursuivre : «en tout état de cause, le Conseil de l’Ordre que je préside reste droit dans ses bottes et continue sa procédure. Je n’ai pas d’autres commentaires». En fait, la mesure de suspension provisoire avec effet immédiat prise avant-hier n’a rien à voir avec la procédure disciplinaire qui pourrait se solder par une sanction plus sévère. Cependant, elle renseigne sur la gravité de l’acte posé par l’avocat et qui est constaté par le Conseil.
Pour rappel, le 1er juin lors d’une audience à Diourbel, l’avocat a eu un échange houleux avec le substitut du procureur Mamadou Saïdou Diallo. Dans ses propos, l’avocat a laissé entendre que le magistrat a tenu des propos malveillants à l’endroit de Serigne Touba. Il aurait ajouté une couche en répétant cela devant la radio. Ce qui est considéré comme un trouble à l’ordre public, une façon de jeter en pâture le magistrat qui d’ailleurs depuis lors est sous surveillance policière avec sa famille.
Alassane DRAME