«Tout le monde a vu ce qui s’est passé, la justice ne peut pas fonctionner ainsi. Si c’est de cette manière qu’on décide de rendre la justice dans ce pays, c’est sûr que nous allons droit au mur, parce que la justice est le dernier rempart pour remettre un pays sur les rails, en prononçant le droit, en reflétant la balance qu’elle représente. La justice doit être équitable aussi bien pour les tenants du pouvoir que pour les opposants. Les fautifs doivent être condamnés de quelque bord qu’ils se trouvent. Malheureusement, si c’est une justice à deux vitesses, les conséquences ne peuvent être que fâcheuses. Le verdict rendu ne surprend personne. Dès le début de cette affaire, tout le monde savait que cette démarche de la justice n’inspirait pas confiance. Donc, cette décision assortie de 200 millions de dommages et intérêts à une supposée victime qui a été épinglée par un rapport démontre à suffisance qu’il y a une main politique derrière cette justice. Cette décision est un non-évènement pour nous et pour le peuple. Tout le monde a compris les soubassements politiques de cette procédure pour empêcher Ousmane Sonko d’être candidat en 2024. Mais ce verdict ne l’empêche pas d’être candidat, même si ce n’est pas encore fini. Le procureur qui a fini de montrer son camp va peut-être vouloir se rattraper en interjetant appel, étant donné qu’il n’a pas réussi à le déchoir de ses droits civiques et politiques. De notre côté, on va se concerter avec notre client pour voir l’opportunité d’un appel».
ME BAMBA CISSE, AVOCAT DE SONKO
«On avisera pour le reste»
«La condamnation est là, la question est de savoir si cette condamnation le rend inéligible. La réponse est naturellement non. Il peut toujours se présenter à l’élection présidentielle. On avisera pour le reste. Le procédé avec lequel le procès a été traité nous conforte dans l’idée que c’est un procès politique. Il ne faudrait pas qu’on se voile la face. C’est une peine qui ne le rend certes pas inéligible, mais ça reste une peine ; donc on est toujours dans notre posture de principe».