Me AMADOU DIALLO, AVOCAT DES PREVENUS: «Le procureur devra présenter publiquement ses excuses devant tous les médias du monde lorsque Boubacar Décol Ndiaye et Oumar Keita seront acquittés»



 
Hier, lors de sa plaidoirie devant la Chambre criminelle spéciale, Me Amadou Diallo, avocat des accusés Boubacar Décol Ndiaye et Omar Keita, a sollicité leur acquittement, comme l’ont fait ses confrères Mes Assane Dioma Ndiaye, Samba Amétti et Ilale. Ne se limitant pas à cela, Me Diallo soutient que le procureur devrait leur présenter publiquement ses excuses lorsqu’ils seront libres.
 
Pour les accusés Boubacar Décol Ndiaye et Omar Keita, à l’endroit de qui le procureur avait requis l’acquittement, devant la Chambre criminelle spéciale, Me Amadou Diallo n’a pas fait dans la langue de bois pour s’en prendre au représentant de la société. A en croire Me Diallo, il y a énormément de violations des droits de l’homme dans le cadre de cette procédure. A cet effet dit-il, il faut que le ministère public aille jusqu’au bout de son courage. Aussi, la robe noire souhaite que le représentant du procureur fasse une conférence de presse pour présenter publiquement ses excuses devant tous les médias du monde, lorsque Boubacar Décol Ndiaye et Oumar Keita seront acquittés. Demandant de les renvoyer des fins de la poursuite sans peine, ni dépens et d’ordonner leur mise en liberté provisoire, Me Diallo souligne que le maitre des poursuites a fait preuve de légèreté en ce qui les concerne.
Abondant dans le même sens, Me Assane Dioma Ndiaye d’indiquer que ce procès est un mauvais procès. «On n’a pas besoin d’une ‘’wilaya’’, Etat islamique, pour commettre des attentats». Il cite le cas de l’hyper Cacher qui est dans la capitale française, Paris, ce qui n’a pas empêché d’y commettre des attentats. La robe noire affirme que sur la matérialité de ces faits qui auraient été commis en dehors du Sénégal, il ne suffit pas de dire que quelqu’un a participé à des combats à Sambissa ou à Gao. Mais dit-il, il faut caractériser les éléments corroboratifs qui, selon lui, sont absents. En ce qui concerne Oumar Keita, Me Ndiaye soutient qu’en dehors de la littérature, il n’y avait aucune virgule, aucun fait qui l’incriminait. Ce faisant, l’avocat martèle qu’au-delà de la stigmatisation, ces personnes ne pourront jamais se réinsérer, ni recouvrer leur dignité. Au regard de cet état de fait, Me Ndiaye a aussi demandé son acquittement purement et simplement tout en donnant acte au procureur qui a émis le même souhait.
 
 
Samba Ametti : «c’est un attentat aux droits et aux libertés individuels qui a été commis à l’endroit de mon client»
 
Pour Boubacar Décol Ndiaye, Me Samba Amétti rappelle qu’il n’a pas été cité sur les trois listes des présumés terroristes qu’avaient envoyées les autorités mauritaniennes à celles sénégalaises. De son point de vue, c’est un attentat aux droits et aux libertés individuels qui a été commis à l’endroit de l’accusé. Aussi, Me Ametti sollicite d’aller vers son acquittement. Aussi, il souhaite que la disposition de la Chambre aille plus loin en disant qu’il ne devrait même pas être devant cette juridiction, mais en Mauritanie, dispensant ses cours de mathématiques. Vu ces observations, l’avocat a demandé de le renvoyer des fins de la poursuite sans peine, ni dépens. Me Cheikh Razath Ilale a fait la même demande pour Oumar Keita contre qui, selon lui, aucun fait n’est articulé dans l’ordonnance de renvoi du juge d’instruction. Aussi, l’avocate a souhaité d’ordonner la mainlevée sur ses deux portables sous scellés.
 
Fatou D. DIONE

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