Marasme




Le Sunugaal, terre de contrastes par excellence. Et ses fils se sont tellement particularisés qu’ils en sont devenus des identités remarquables, aussi bien en Afrique qu’à travers le vaste monde. Léo-poète a été le chantre de l’universel civilisationnel. Njool, l’énarque gestionnaire d’un quotidien morose. Njomboor, le diplômé aux idées dotées de jambes. Niangal, le bâtisseur réducteur d’opposition. Comme il faut du tout pour faire un monde, chacun d’entre eux a apporté sa pierre. Et la postérité les a élevés au rang d’icône, quel que soit leur côté sombre. Pour ceux qui ont fini leur mission, tout a été oublié ou presque. A cause des nombreux meurtres sans auteur, des embastillements tous azimuts, des libertés piétinées, de l’autocensure qui s’installe. Si Njomboor prônait un despotisme éclairé dont les Sunugaaliens n’ont pas voulu, l’espoir d’un réenchantement conduit par son successeur a vite viré au mirage. La main de fer dans un gant de fer écrase toute velléité d’une autre position. Et aujourd’hui, l’opposition est bien orpheline du seul opposant. Le résultat est un marasme dans le champ politique. La majorité s’apprête à s’étriper à l’annonce de son candidat, des opposants candidats vendent comme ils peuvent leurs chimères. Ainsi va Sunugaal.
Waa Ji
 
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