Le ministre de l’Education nationale a procédé hier lundi 7 octobre 2024 à la traditionnelle tournée dans les établissements scolaires à l’ouverture des classes. Après avoir visité les établissements ciblés, le ministre a tenu à rassurer les acteurs sur l’objectif de l’arrêté ministériel visé par les établissements de confession. Face à la presse, Moustapha Guirassy a fait part de la volonté de l’Etat qui se préoccupe de la Nation.
Le lycée Lamine Guèye du centre-ville a été le point de chute du ministre de l’Éducation nationale qui faisait le tour des établissements de la ville de Dakar pour s’enquérir de l’effectivité du démarrage de l’année scolaire 2024-2025. «Dans l'ensemble, nous sommes très satisfaits de la rentrée scolaire 2024-2025. Cette année, nous avons demandé aux Inspections d’Académie (IA) et aux Inspections de l’éducation et de la formation (IEF) dans les différentes régions de faire exactement la même chose que nous faisons ici à Dakar. Pour chaque région où il y a des départs de 200 à 300 enseignants, le ministère a garanti le même nombre d'enseignants pour permettre justement l'effectivité du Ubi Tay-Jang Tay», dit-il.
Toutefois, il reconnaît que l’effectivité de ce concept est difficilement réalisable, car il y a des établissements qui sont toujours dans les eaux pluviales. «Il y a encore certaines écoles dans certaines régions qui sont malheureusement dans les eaux et nous sommes en train d'y travailler. Je dois rappeler encore une fois l'engagement des forces armées qui ont été très visibles et très présentes pour le pompage des eaux, la réhabilitation des écoles, mais aussi du ministère de la Formation professionnelle avec la réhabilitation des tables-bancs. Nous continuerons dans les prochains jours à accompagner certaines écoles dans certaines régions qui sont encore en difficulté», rassure Moustapha Mamba Guirassy.
S’adressant aux enseignants, le ministre leur tend encore une fois la main pour avoir une année scolaire apaisée. «Le chef de l'État, chaque fois qu'il parle de l'école, a toujours mis l'enseignant au-devant. Il faut juste continuer la concertation, le dialogue», lance la tutelle.
La lancinante question du port du voile s’est invitée au débat avec la presse. Sans esquiver la question, le ministre a salué le modèle d’enseignement de l’Eglise catholique. Guirassy montre son satisfecit et invite les autres établissements privés étrangers à s’en inspirer. «C'est un bon modèle. L'école catholique a pris une avance dans la spiritualité. Et c'est bien que l'on dise que c'est une école catholique, mais ouverte aussi aux Sénégalais, à toutes les cultures, à tous nos enfants de toutes les religions. Nous soutenons ces écoles, nous soutenons votre parcours, nous vous accompagnons. Mais qu'on tienne aussi compte de la nation sénégalaise, des équilibres, notre Constitution». «Nous avons été à la Cathédrale pour dire encore une fois au nom du chef du gouvernement qui nous a justement défini le plan de la visite et dans ce plan de visite, la Cathédrale était importante symboliquement par rapport à l’excellence, le travail que ces écoles continuent d’accomplir pour le compte du système de façon générale. Mais c’était aussi le lieu de rassurer tous nos compatriotes pour dire en réalité qu’il s’agit d’une seule école : l’école sénégalaise. Il s’agit d’une seule nation : la nation sénégalaise. Et donc tout sera fait pour renforcer cette cohésion sociale. Tout a été fait pour que ces écoles, dans leurs diversités, continuent à accompagner, avec leurs talents, leurs expériences, le système éducatif et nos enfants. L’objectif du chef du gouvernement, c’est surtout de préserver cette diversité culturelle qui fait la singularité, le signe distinctif de ce pays», rappelle le ministre.
Le fameux arrêté
Sur l’arrêté annoncé par le Premier ministre lors de la réunion interministérielle du jeudi 19 septembre dernier, le ministre se veut clair et rassure de l’orientation de cet arrêté. «Entre acteurs du système éducatif, nous partagerons l’arrêté, mais cet arrêté n’est pas fait pour créer des problèmes, c’est un arrêté pour prévenir, pour anticiper, pour réguler notre fonctionnement, pour asseoir et garantir cette cohésion que nous avons. Et cette différence est magnifique. L'objectif du chef du gouvernement, c'est de préserver cette diversité culturelle qui fait la singularité, le signe distinctif de ce pays-là. Donc que dans tous les centres, qu'on éduque au civisme, qu'on éduque à la citoyenneté, qu'on éduque simplement au patriotisme», lance-t-il.
«13 académies vont introduire les langues nationales»
Et comme l’avait promis le chef du gouvernement sur l’utilisation des langues nationales pour dispenser aux apprenants le savoir, le ministre révèle que «13 académies vont introduire les langues nationales et elles vont aussi porter sur les sciences», conclut le ministre.
Baye Modou SARR