Après la mort par noyade de la gamine de 6 ans Khadidiatou Dieng, ses parents ont traîné en justice le maître-nageur Birahim Fall. Ils lui réclament 100 millions de dédommagements. Ce prévenu a comparu hier devant le juge des flagrants délits de Dakar pour homicide involontaire.
Perdre un proche est une chose très douloureuse, même si on se résigne au final. Cette douleur, la famille de la fillette de 6 ans Khadidiatou Dieng l'a ressentie. Car, il y a de cela quelque temps, elle a perdu cette gamine dans des circonstances atroces. Alors que la petite était partie en compagnie de ses cousines à la piscine Olympique Club, elle s'est noyée. Unique fille de ses parents, ces derniers ont traduit hier devant le juge des flagrants délits de Dakar Birahim Fall, maître-nageur, pointé du doigt comme étant le responsable de ce drame. C'est avec amertume que les parents de la gamine se sont présentés à la barre. Si la mère ne faisait que sangloter, le mari avait quant à lui réussi à glisser quelques mots dans la mélancolie.
Sur les faits, il a expliqué qu'à peine un mois après être retourné en Italie, il a reçu un appel qui l’informait du décès de sa fille. L'accusation a relevé que la petite Khadija s’était rendue à piscine de l’Olympique Club en compagnie de ses cousines. Ces dernières l'avaient laissée au bassin réservé aux enfants de son âge et sont allées se baigner à la piscine réservée aux adultes. Hier, devant la barre, ces dernières ont témoigné qu’on leur avait formellement interdit de rester au bassin pour enfants. Mais, disent-elles, de temps en temps, elles se déplaçaient à tour de rôle pour voir si tout se passait bien avec la gamine. Sur la sécurité de la piscine, les cousines de la victime ont révélé que le bassin où se trouvait la petite n’était pas entouré de barrières pour assurer la protection des enfants.
Interrogé, le mis en cause Birahim Fall a nié les faits. À l'en croire, lui et les autres maîtres-nageurs n'ont manqué de vigilance à aucun moment. Il a soutenu qu'il a ramené à trois reprises la fillette au bassin pour enfants, car elle s’était déplacée jusqu’au grand bassin pour rejoindre ses cousines. «Ses cousines avaient le devoir de la surveiller puisque c'est stipulé par le règlement intérieur de la piscine», a-t-il lâché. Des propos ne soient confortés par le responsable des lieux, qui était aussi à la barre. Poursuivant, le prévenu a confié avoir toujours sollicité des responsables l’érection de barrières au bassin pour préserver la sécurité des enfants. «Ce jour-là, il y avait beaucoup de monde. On était sept maîtres-nageurs à faire le tour des piscines. C’est moi qui ai sorti le corps de l’enfant et j’ai essayé de la réanimer».
Du côté des avocats des parties civiles, c'est avec indignation qu'ils ont plaidé leur dossier. «L’attitude des responsables de la piscine a outré les parents de la fillette. Parce que juste après l’enterrement de la petite Khadija, un émissaire de l’Olympique Club s’est présenté chez eux avec une enveloppe de 5 millions F Cfa. Somme qu'ils avaient rejetée», ont renseigné les robes noires, qui ont réclamé le montant de 100 millions de F Cfa à titre de préjudice. Avant que le maître des poursuites ne requière 2 de prison dont 3 mois ferme. D'après lui, les 6 maitres-nageurs et le responsable de piscine devraient aussi être jugés au même titre que le prévenu Birahim Fall.
Pour leur part, les conseils de celui-ci ont quémandé la clémence du tribunal. Délibéré le 23 septembre prochain.
Fatou D. DIONE