MINISTERE DE L’AGRICULTURE DE L'EQUIPEMENT RURAL ET DE LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE : Les doléances des agents de l'Isra portées par les députés




 
 
 
Les députés Alphonse Mané Sambou et Abdou Mbow ont été les défenseurs des agents de l'Isra qui observent un mouvement d’humeur pour réclamer la signature de décrets dont celui de la revalorisation des salaires. La souveraineté alimentaire, le prix plancher de l’arachide, entre autres sujets, sont revenus dans les débats.
 
 
 
L'échec du gouvernement d’atteindre l'autosuffisance en riz en 2017 a été décrié par le député-maire de Diamaguène Sicap Mbao, Cheikh Aliou Bèye, qui lie cet échec à la corruption dans le secteur de l’agriculture. A l’en croire, les financements ne vont pas aux agriculteurs, mais sont captés par des intermédiaires. Ces derniers, ajoute-t-il, s'accaparent des semences et du matériel agricole pour ensuite les revendre. Poursuivant, il révèle que certains agriculteurs vont en Mauritanie pour louer des machines agricoles pour les récoltes et d’autres au Mali pour l’achat de semences. Son collègue Serigne Abdou Mbacké, à son tour, parle «d’agriculteurs du Café de Rome» qui détournent les intrants et le matériel agricole au détriment des véritables ayants-droit. Il s’est également attaqué au ministre sortant de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, qu’il accuse d’avoir plombé le secteur de l’agriculture, car il savait qu’il allait partir. Il a aussi jugé dérisoire la hausse de 5 francs enregistré sur le prix plancher de l’arachide. Beaucoup de ses collègues ont également sollicité la hausse du prix plancher qui ne serait pas un bon prix pour les agriculteurs.
 
Injuste que l’arachide soit subventionnée par l’Etat et vendue aux Chinois
 
Le député du Pds de la diaspora, Ibrahima Diop constate que l’agriculture traverse des moments difficiles depuis 2012. Ce qui lui fait dire que le Pse est tombé dans les cimetières des illusions perdues du Yoonu Yokuté. En effet, il trouve injuste que l’Etat subventionne le matériel agricole et les intrants et que l’arachide soit vendue aux Chinois et aux étrangers, au détriment des huileries du fait de la modicité du prix plancher. A l’en croire, l’Etat doit discuter avec les agriculteurs avant de fixer le prix de l’arachide. Le président du groupe parlementaire de Wallu s’est interrogé sur la destination des moyens injectés dans l’agriculture. En effet, il constate que l’Etat s’évertue à mettre beaucoup de moyens avec des montants importants, en termes de subventions et d’achat de matériel agricole, en plus de la disponibilité des terres et de l’eau, mais les résultats, regrette le député, ne suivent pas. « Beaucoup de milliards sont injectés dans le secteur agricole, mais où est passé cet argent ? Les différents gouvernements ont manqué de volonté politique depuis les indépendances », martèle le député Omar Sy qui déplore aussi le prix plancher de l’arachide. Poursuivant, il indexe le fait que l’engrais produit par nos industries chimiques aille à l’étranger pendant que nos producteurs peinent à disposer de cet intrant. « L’Etat doit nationaliser les Ics ne serait-ce que pour atteindre l’autosuffisance alimentaire avant de changer de paradigme », explique le député qui rappelle que l’autosuffisance est une question de volonté politique et la souveraineté alimentaire vient après la souveraineté politique. Guy Marius Sagna a résumé le bilan du chef de l’État dans l’agriculture à un manque de considération avec l’achat de 606 charrettes distribuées dans 14.958 villages.
 
 
Abdou Mbow au chevet des agents de l’Isra
 
Pour sa part, Alphonse Mané Sambou déplore le fait que l’Isra soit la seule structure de l’Etat où les agents ne bénéficient pas d’augmentation de salaires. Or, il est persuadé que c’est cette structure qui peut développer notre agriculture et non les étrangers dont les intérêts ne sont pas forcément les nôtres. Il a ainsi sollicité le renforcement de l’Isra pour fixer ses ingénieurs dont certains commencent à quitter le pays. Le président du groupe parlementaire de la majorité, Abdou Mbow a aussi volé au chevet des agents de l’Isra qui observent un débrayage pour déplorer la non signature des décrets portant règlement d’établissement et celui portant nouvelle grille salariale. Selon Abdou Mbow, au moment où le Président injecte beaucoup de moyens pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, nos chercheurs doivent être mis à l’aise pour qu’ils puissent se mobiliser à l’atteinte de cet objectif. Il a à cet effet invité le ministre des Finances et son collègue du Travail à signer ces décrets et de régler ce problème.
 
Cheikh Seck évalue la hausse de 5 francs à 7,7 milliards
 
Ndèye Fatou Sougou à plaidé pour la revalorisation de la Sonacos qui est un patrimoine. De l’avis de Sokhna Mbodj, l’autosuffisance en riz ne peut être atteinte si les acteurs ne s’impliquent pas : Etat, agriculteurs, mais aussi les consommateurs qui refusent d’acheter le riz local. Aux députés qui jugent dérisoire le prix plafond de l’arachide, Cheikh Seck évalue ce montant à 7,7 milliards rapporté à la production d’arachide 1.700.000 tonnes qui va dans le monde rural. « Si nous n’avons pas connu de récession en 2019, c’est grâce à l’agriculture », indique Adji Mbergane Kanouté qui révèle que l’attractivité du secteur agricole grâce au travail du Président Macky Sall, a encouragé beaucoup de personnes à devenir agriculteurs. Contre les pourfendeurs de la politique agricole du chef de l’Etat, le député Yoro Sow oppose la plus haute distinction décernée à Macky Sall par l’Académie agricole de France. Ce qui lui fait dire que l’absence de vision alléguée est un faux débat.
 
M. CISS
 
 
 
 
 
 
DECRET A L’ORIGINE DU MOUVEMENT D’HUMEUR DES AGENTS DE L’ISRA
Moustapha Ba annonce le dénouement avant la fin de l’année
 
 
 
Sur les trois projets de décrets a l'origine du mouvement d’humeur des agents de l’Isra, le ministre de l’Agriculture dira que le décret relatif à l’organisation et le fonctionnement a été déjà signé. Les deux autres portant règlement d’établissement et fixation des grilles des salaires, le ministre a donné depuis hier l’accord de son département et les décrets, dit-il, seront signés avant la fin de l’année.
 
 
 
En 2011, les secteur de l’agriculture était dans une situation incertaine voire  délicate avec une production d’arachide de 527 mille tonnes avec un phénomène accru de bons impayés et une campagne de commercialisation désarticulée et désorganisée. Une situation notée dans les autres filières céréales avec une production en 2011 de 1,2 million de tonnes. C’est pour cette raison que le chef de l’Etat, après avoir procédé à un diagnostic sans complaisance du secteur a initié un programme pour apporter des solutions durables. Ainsi, dit-il, le budget est passé de 93 milliards en 2011 à 207 milliards en 2024. Des ressources qui, à l’en croire, ont permis des productions records. Pour l’arachide, dit-il, la production a atteint 1 million 727 mille tonnes en 2022 et 2023 avec la suppression de tous les bons impayés, mais aussi avec une approche de sécurisation des producteurs. La production de céréales est passée de 1,2 million de tonnes à 4,5 millions de tonnes, etc. Seule la production du coton a régressé : de 20.000 tonnes à 16.000 tonnes avec la reconversion des paysans vers l’arachide, mais aussi à cause des évasions acridiennes. A l’en croire, la contribution du secteur dans le Pib est passée de 7,08% en 2011 à 9,86% en 2022-2023.
 
 Les paysans peuvent vendre au-delà du prix plancher
 
Toux ceux qui critiquent le prix plancher savent très bien que ce n’est pas ce prix imposé aux producteurs sénégalais, mais un prix pour contraindre les acquéreurs, les étrangers et autres industriels à acheter au moins à 280 francs. En d’autres termes, le paysan peut vendre au prix qui lui convient plus que le prix plancher 300 ou 500 francs et plus.
 
Les décrets à l’origine du mouvement d’humeur signés avant la fin de l’année
 
S’agissant du secteur de la recherche, le ministre révèle que les ressources financières de l’Isra ont évolué de 7,2 milliards en 2011 à 11 milliards en 2022-2023. Outre l’évolution budgétaire, il rappelle aussi que le décret 2012-371 n’est entré en vigueur qu’en 2012 augmentant ainsi le niveau de rémunération du personnel. Dans le souci d’améliorer les conditions de travail du personnel de l’Isra, le chef de l’Etat en date du 20 mars 2022 avait donné des instructions pour l’actualisation des missions, de l’organisation, du fonctionnement de l’Isra, mais surtout du statut des chercheurs en activité. Sur les trois projets de décrets y afférents l’un relatif à l’organisation et le fonctionnement est déjà signé. Les deux autres portant règlement d’établissement et fixation des grilles des salaires sont sur la table du ministre des Finances et du Budget. A cet effet, Mamadou Moustapha Ba dira que ces décrets en question seront signés avant la fin de l’année. « Le coordonnateur de l’inspection des finances avant que je ne quitte cette salle m’enverra la lettre qui marque l’accord du ministère des Finances. Nous ferons le plaidoyer auprés du Premier ministre et du président de la République pour que le dossier se dénoue avant la fin de l’année », a promis le ministre. Ce qui a fait lors du passage du ministre de la Pêche.
 
 
 
M. CISS
 
 
 
 
 
LES ECHOS

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