MILITAIRE TUE EN CASAMANCE: Le Commando Sidiki Koné alias Pape Ndiaye inhumé hier

La vie sur terre ne tient qu'à un fil, comme dit l'adage. La disparition du jeune soldat Sidiki Koné, plus connu sous le nom de Pape Ndiaye, en est une illustration. Tué lors d'une opération de ratissage de l'armée sénégalaise en zone rebelle, Sidiki Koné est décrit par ses proches à Thiès comme étant un jeune homme plein de vie.



 
 
Thiès en deuil. La «ville aux deux gares» a perdu son fils en mission commandée en Casamance. Sidiki Koné, plus connu sous le nom de Pape Ndiaye a été tué lors d’une opération de ratissage en Casamance. Pape Ndiaye a intégré l’armée en 2015 après  avoir été ajourné au baccalauréat. «Ce,  afin de pouvoir  m'aider», témoigne sa maman Rama Faye. Pleine de force et de courage, la maman du défunt s'en remet à Allah le Tout-Puissant. «J'ai perdu mon fils ainé sur qui reposait l'espoir de toute ma famille. Son père est un chauffeur de ‘’Sept Places’’ qui a eu un accident aux yeux et ne  peut plus conduire.  C’est  Dieu qui me l'avait  donné  et Il l'a repris. Nous Lui rendons Grâce. Son vœu le plus cher était de prendre une épouse qui va me soulager des travaux à la maison. Il comptait se marier à son retour de mission», confie la maman éplorée, très digne dans l’épreuve qu’elle traverse.
 
 
Il avait très tôt pris le Wird Tidiane, il devait recevoir sa première paie ce mois-ci
 
 
 
Son oncle Sayba Diakhaté confie que son neveu n’a même pas eu  le temps de jouir de sa solde de militaire. «C’est ce mois qu’il devait recevoir son premier salaire avec tous les rappels des mois de formation», souligne Sayba Diakhaté. Il raconte leur dernière rencontre : «quand il est revenu d’une manœuvre à Dodji, il est venu me voir chez moi, avec un sac de sucre et m’a demandé de prier pour lui, car il devait se rendre à Ziguinchor», nous confie son oncle, avant de soutenir que Sidiki Koné était un jeune très pieux qui, très tôt, a décidé de s’engager dans la Tarikha tidiane (dieul wird tidiane). «Aujourd’hui, on est très confiant pour le sort qui l’attend dans l’Au-delà, puisqu’il était toujours entre ces trois choses : sa religion, sa famille et son travail», informe son oncle Sayba Diakhaté.
 
 
 
La fille qu’il devait épouser était d’une autre religion et était prête à se convertir
 
 
Son ami Tapha renseigne que c’est Sidiki qui a été à l’origine de la création de l’association du quartier. «Le dernier dimanche qui a précédé celui de sa mort, il a envoyé un message vocal au groupe de l’association par WhatsApp pour demander aux membres de procéder au renouvellement du bureau de l’association. Etant en mission, il ne pouvait plus continuer à assumer la présidence à cause de ses activités. Et il nous a demandé de prier pour lui. La fille avec qui il devait se marier était d’une autre religion et était prête à se convertir pour qu’ils se marient», confie cet ami proche. «Depuis ce matin, elle était inconsolable et tombe souvent dans les pommes», soutient-il.
 
Sokhna Khady SENE
 
Sidiki Koné inhumé hier au cimetière de Darou Salam de Thiès
 
C’était insupportable, hier, à Hersent. Un digne fils du quartier, véritable Jambaar, qui a opté de défendre sa Nation, est tombé au champ d’honneur. Le corps sans vie a été évacué hier matin par l’armée. Et sans attendre, la famille a procédé à l’enterrement. C’est après la prière de «tisbar» que Sidiki Koné alias Pape Ndiaye a été accompagné dans sa dernière demeure par sa famille. Il y avait de nombreux hommes de tenue. L’enterrement a eu lieu au cimetière de Darou Salam. Que la terre lui soit légère.

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