Les travaux forcés à perpétuité, c’est la peine infligée par le juge de la Chambre criminelle de Dakar à Samba Sékou Dia Sow, pour coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner, tentative d’assassinat, vol avec violences commis la nuit avec effraction, usage d’arme sans autorisation administrative. Ce n’est pas tout, il doit payer 350 millions.
Le verdict sur le meurtre de la défunte 5ème vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Fatoumata Mactar Ndiaye, est tombé. Le juge a suivi le procureur Saliou Ngom dans ses réquisitions, lors de l’audience de la Chambre du 7 janvier dernier. Ainsi, il a infligé la peine maximale au chauffeur qui prend donc les travaux forcés à perpétuité, après la disqualification par le juge de l’assassinat en coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner. Ce dernier a aussi retenu la tentative de vol avec effraction et l’usage d’arme sans autorisation administrative contre l’accusé. Samba Sow est aussi condamné pour tentative d’assassinat contre le fils de Fatoumata Mactar Ndiaye, Adama Ba. Il ne pourra plus jamais sortir de prison. En sus de la somme de 200 millions F qu’il doit payer à la famille de Fatoumata Ndiaye, constituée partie civile, il doit aussi allouer le montant de 150 millions à son fils, Adama Ba. Sur les faits qui remontent à octobre 2016, Samba Sékou Dia Sow avait égorgé Fatoumata Mactar Ndiaye dans la propre chambre de celle-ci sise à Pikine. Avant de s’attaquer au fils de cette dernière qu’il a tenté d’égorger. C’est après avoir été gardé en prison plus de 3 ans durant qu’il a été jugé le 7 janvier dernier, devant la Chambre où il a accusé sa tante Fatou Sow, le 2equesteur de l’Assemblée nationale, Awa Niang et d’autres responsables de l’Apr résidant à Pikine, d’être les commanditaires du meurtre de la victime.
Vérité ou stratégie de la terre brûlée, il avait laissé entendre que c’est sa tante et Awa Niang qui avaient engagé un marabout qui l’a envouté pour qu’il aille s’attaquer à ses victimes. Malgré ces dénégations, les avocats constitués par les parties civiles, dont Mes Boubacar Dramé et Abdou Dialy Kane, avaient dans leurs plaidoiries souhaité que Samba Sow soit retenu dans les liens de la prévention, avant de réclamer la somme de 500 millions à titre de dommages et intérêts. S’agissant de la défense, Mes El Mamadou Ndiaye et Abdoulaye Seck avaient demandé la disqualification des faits d’assassinat en coups mortels ayant entrainé la mort sans intention de la donner et de faire une application bienveillante de la loi à leur client. «Je ne suis pas convaincu que c’est mon client qui est à l’origine de ce meurtre, vu que l’un des témoins a déclaré avoir vu une personne habillée en djellaba qui se sauvait le jour des faits», avait laissé entendre Me El Mamadou Ndiaye dans sa plaidoirie.
Fatou D. DIONE
Amadou Makhtar Ndiaye, frère de Fatoumata Makhtar Ndiaye : «Cette affaire laisse encore des zones d’ombre»
«La famille n'a pas eu le temps de se réunir pour apprécier. Mais pour moi, il y a des zones d’ombre dans cette affaire. Depuis 3 ans, Samba Sow cite deux noms : sa tante et la député Awa Niang. Mais, n’empêche, la justice ne fait rien pour les entendre. Dans un pays sérieux, si une personne cite des noms dans une procédure, on appelle ces gens-là et on les entend pour que ce soit clair dans la tête de tout le monde. Ensuite, il y a une dame témoin, qui a vu quelqu’un sortir de la maison avec des habits tâchés de sang, ils veulent faire croire que ce témoin n’est pas en pleine possession de ces facultés. Cette personne n'a pas halluciné, nous la connaissons bien. Qui est cette personne qui est sortie de la maison ? Adama Bâ, le fils de Fatoumata Makhtar Ndiaye n'est pas sorti de la maison. Ce témoin n’est pas fou. Qu'est-ce qu'on cherche à cacher ? Qui protège-t-on ? Jusqu'à preuve du contraire, on soupçonne des commanditaires. On n’est pas satisfait».
Binta Ndiaye dite Mbollo, fille de Fatoumata Makhtar Ndiaye : «Awa Niang devait être entendue. Il faut qu’on juge encore cette affaire»
«Je ne suis pas entièrement d'accord ; il y a des choses pas claires du tout. Le premier jour, Bathie (Samba Sow) m'a appelée, il m’a cité des noms, Fatou Sow, Awa Niang et le marabout qui lui a donné le lait. Pourquoi on n’a pas entendu Fatou Sow et pas Awa Niang ? Je ne suis pas d'accord sur la façon dont on l'a jugé. Awa Niang devait être entendue, même si c'est pour la confronter avec Samba, comme on a fait le 8 mars 2017 avec sa tante. Une femme a vu une personne sortir de la maison, cette femme n'est pas folle. Il faut bien qu'on juge encore cette affaire».