Encore un effroyable crime perpétré par un déficient mental dans la banlieue dakaroise. Après le meurtre du boucher Souleymane Aïdara par le dépressif Moussa S. au quartier de la mosquée Ndawène de Yeumbeul Sud (voir édition d’hier), un autre a été commis, avant-hier, nuit, par un dépressif nommé Bécaye contre son meilleur ami du nom de Seydou. Le déséquilibré mental a fracassé la tête de celui-ci d’un violent coup de brique.
Seydou a été victime d’une mortelle agression au projectile (brique) de la part de son voisin et déficient mental nommé Bécaye. La tragique tournure de la dispute suivie de rixe entre les deux hommes autour d’une banale histoire a surpris plus d’un habitant du quartier Cheikh Wade de Guédiawaye.Tous les deux hommes habitent le même quartier et se fréquentent très souvent pour tailler bavette. Malgré l’état de déficience mentale manifeste de Bécaye, Seydou se lie d’amitié avec lui. Ils sont presque tout le temps ensemble dans le quartier. Une relation d’amitié connue de tout le monde, mais qui suscite parfois des commentaires. D’autant plus que des habitants se posent des questions sur la nature hybride des relations et surtout sur la capacité de Seydou à communiquer mais surtout continuer à entretenir la flamme de l’amitié avec le présumé dépressif Bécaye. Et, comme prévu, cette belle entente a fini en eau de boudin, avant-hier.
Seydou malmène son ami dépressif présumé au cours d’une bagarre
Tout commence par une banale histoire de moqueries qui tourne très vite à une vive dispute ponctuée d’échanges de propos durs entre les deux vieux amis. Quelques secondes plus tard, ils en viennent aux mains. Seydou prend le dessus et malmène son pote dépressif. Des voisins accourent, interviennent et séparent les deux protagonistes. Bécaye, qui s’est fait humilier au cours de la rixe, rumine sa colère et jure de laver l’affront. Il se débat de toutes ses forces entre les mains des intervenants, se jette sur son antagoniste et tente de se venger. En vain. Il décide alors de rentrer chez lui la rage au ventre et menace de prendre sa revanche par tous les moyens.
Bécaye monte sur leur terrasse, guette son pote et lui lance une brique
Croyant que son ami a ravalé sa colère, Seydou décide de vaquer à ses occupations et prend la direction de la maison familiale de Bécaye. Mais, en passant devant la concession, il ignore que son antagoniste est perché en embuscade sur la terrasse de leur domicile et guette son passage. Ce dernier attend que Seydou arrive à sa hauteur et lui balance avec violence une brique. Le jeune garçon reçoit brusquement le projectile sur la tête, pousse un cri de douleur et s’effondre au sol. Il saigne et sollicite de l’aide à tout va.
Il profite de la mêlée et se fond dans la nature
Alertés par les cris de détresse du blessé, des voisins arrivent en courant et trouvent celui-ci dans un piteux état de santé. Ils affrètent un véhicule et le conduisent en toute urgence à l’hôpital. Hélas, le jeune garçon perd trop de sang et succombe à ses blessures au cours de son évacuation. Son bourreau panique et dévale les paliers de l’escalier depuis la terrasse de leur maison. Il profite de la mêlée, se faufile entre les voisins de quartier et disparaît dans la nature.
La police lance la chasse à l’homme contre le présumé meurtrier
Informés, les flics du commissariat central de Guédiawaye se rendent sur les lieux et procèdent à de sommaires interrogatoires auprès des voisins, histoire de s’imprégner du mobile de l’altercation suivie de la mortelle attaque par surprise au projectile du déficient mental contre son meilleur ami Seydou. Aux dernières nouvelles, le dépressif fugitif était toujours dans la nature. Même si son arrestation ne serait qu’une question d’heures ou de jours. L’enquête de police suit son cours.
Vieux Père NDIAYE
Seydou inhumé, hier, au cimetière de Yoff
C’est une foule composée de proches, d’amis et de voisins qui a pris d’assaut, hier, vers les coups de 16h, la morgue de la mosquée du quartier Cheikh Wade de Guédiawaye. Ils sont venus d’horizons divers pour sacrifier à la prière mortuaire puis accompagner le jeune Seydou à sa dernière demeure. Ce dernier repose désormais pour l’éternité au cimetière musulman de Yoff à Dakar.
V. P. NDIAYE
Bécaye interné dans un hôpital psychiatrique ; le meurtre atroce de Seydou impuni ?
Si la déficience mentale du présumé meurtrier nommé Bécaye est attestée par des documents administratifs authentiques d’un hôpital psychiatrique – même si nos interlocuteurs confirment cela - la mort cruelle du jeune Seydou risque de passer par pertes et profits. Car, l’article 50 du code pénal stipule ceci : «il n’y a ni crime, ni délit lorsque la personne était en état de folie ou démence au moment des faits».
V. P. NDIAYE