Le parti de Khouraïchi Thiam «Forces nouvelles» n’a pas fait dans la dentelle lors de sa réunion du Bureau politique, samedi dernier. Une occasion pour l’ancien ministre de Wade et ses camarades de dénoncer la gestion du Covid-19 dont les conséquences multiples ont mis à nu l’incompétence de certains ministres du gouvernement. Cependant, pour tourner cette page de la technocratie, M. Thiam a invité le Président Macky Sall à rétablir le poste de Pm, mais aussi de mettre en place un gouvernement d’union nationale où prendraient part certains responsables de l’opposition comme Ousmane Sonko, Malick Gakou et Madické Niang.
Rétablissement du Poste de Pm avec Idy, Mimi ou ADD aux commandes
La réunion du Bureau politique du parti Forces nouvelles de Khouraïchi Thiam, samedi dernier, a été sanctionnée par des recommandations audacieuses destinées à «sauver le soldat Macky Sall» assailli de toutes parts par une mauvaise gestion de la pandémie du Covid-19. Parmi ces propositions phares figure le rétablissement du poste de Premier ministre, qui aura la responsabilité de diriger l’action du gouvernement. Le parti de Khouraïchi Thiam ne manque pas de dresser une liste de profils capables d’occuper ce poste. «Les Forces nouvelles proposent comme option la nomination de Idrissa Seck, ou Aminata Touré, ou Abdoulaye Daouda Diallo ou d’un manager issu du privé dont le pragmatisme, l’éthique et le sens des résultats ne sont plus à démontrer. Un manager reconnu tel qu’un Cheikh Tidiane Mbaye ferait également l’unanimité», ajoute le communiqué qui précise, dans la foulée, que les Sénégalais, depuis la réélection du Président Sall, s’attendent encore à plus de ruptures sur la manière de faire la politique.
Un gouvernement d’union nationale avec Sonko, Madické, Gakou
Dans cette logique d’associer toutes les forces vives dans la gestion du pays, le parti Forces nouvelles théorise également un gouvernement d’union nationale. Un gouvernement qui sera une sélection de «talents» issus de la majorité, de l’opposition et de la société civile. De l’avis du Bureau politique des Forces nouvelles, des hommes politiques comme Ousmane Sonko, Malick Gakou et Me Madické Niang y auront certainement leur place. Dans cette dynamique, le parti de Khouraïchi Thiam est aussi nostalgique du professeur Eva Marie Coll Seck ; puisqu’il trouve «salutaire» le retour de celle-ci aux affaires en remplacement de Abdoulaye Diouf Sarr.
Amnistier Khalifa Sall, Karim Wade et Barthélemy Dias
Poursuivant dans cette batterie de recommandations, l’ancien ministre de Wade s’est fait l’avocat des responsables politiques qui ont maille à partir avec Dame justice ; en l’occurrence Khalifa Sall, Karim Wade et Barthélemy Dias. Il a demandé que toutes ces personnes soient amnistiés. Une manière pour le chef de l’Etat, dit-il, de montrer sa volonté «d’incarner l’unité nationale» telle que l’exige la Constitution. Avec l’application de ces propositions phares, le parti de Khouraïchi Thiam entend «tourner définitivement la page de l’État sénégalais technocratique d’hier, sous-développé, au profit d’un État stratège, agile, compétitif, créateur de champions nationaux, un Etat respectueux de sa souveraineté nationale, de son identité culturelle et qui accepte de se placer au service de la grandeur et la puissance de notre Nation».
Sanction et plus de rigueur dans la gestion de l’aide octroyée aux populations démunies
Revenant sur la gestion du Covid-19, le parti Forces nouvelles estime qu’un chapelet de frustrations est né de cette gestion. Il s’agit entre autres des soupçons de mauvaises gestions du Fonds de riposte et de solidarité ; des dissensions notées entre les membres du Comité de suivi des opérations du Force Covid-19 ; la polémique sur les malversations sur le marché de 69 milliards pour l’achat des vivres ; les accusations de détournement des patrons de presse au ministre de la Communication etc. En tout cas, au vu de cette situation jugée «dramatique», le parti de Khouraïchi Thiam a invité le chef de l’Etat «d’appliquer des sanctions», mais aussi de faire montre de plus de rigueur dans la gestion de l’aide octroyée aux populations démunies.
Remise en cause de la compétence de certains ministres
Par ailleurs, le Bureau politique des Forces nouvelles n’a pas raté certains membres du gouvernement dont la compétence a été remise en cause. «Cette situation sur la gestion du Covid-19 suscite des interrogations sur la compétence de bon nombre de ministres de l’actuel gouvernement ; la capacité de notre pays à assurer la souveraineté économique, sanitaire, alimentaire, économique et politique ; le refus d’un retour à la situation d’avant Covid-19 d’un Sénégal où les modèles sont des lutteurs des danseurs et des chanteurs», indique le parti de l’ancien ministre de Wade.
Moussa CISS