Les attentes sont fortes et nombreuses en direction de l’adresse à la Nation du président de la République, ce soir, veille du 58e anniversaire de l’accession de notre pays à la magistrature suprême. Mais une seule semble digne d’intérêt, aujourd’hui, au prorata des enjeux qu’elle charrie. Il s’agit bien sûr de ce besoin pressant de consensus sur tout ce qui est relatif au processus électoral. Aussi, toute la Nation attend du président de la République qu’il fasse machine arrière, dans sa volonté de faire voter par l’Assemblée nationale des modifications de la Charte fondamentale, tendant à instaurer un parrainage intégral.
Comme il est de coutume, le chef de l’Etat Macky Sall prononcera ce soir, veille de la célébration de l’accession du Sénégal à l’indépendance, un message à la Nation, le dernier de son septennat finissant. Et comme chaque année, les Sénégalais attendent beaucoup de ce message du président de la République, en termes de solutions déclinées à leurs problèmes quotidiens, comme d’avenir. Mais, au-delà des axes de bilan qui seront tracés par le Président Macky Sall, très soucieux de rempiler pour un second mandat, et même des promesses serinées en direction des jeunes quant à la création massive d’emplois et l’assistance financière à l’entreprenariat, c’est sur le processus électoral et la gouvernance démocratique que le patron de l’Alliance pour la République et de la coalition Benno Bokk Yakaar est le plus attendu. La raison en est très simple. Le Sénégal se trouve à moins d’un an d’une élection présidentielle dont les contours actuels sont des plus abrupts. Et depuis 2000, élection présidentielle ne s’est présentée sous des auspices aussi mauvais. A l’origine d’une telle situation, un défaut de consensus sur le processus électoral, alimenté par l’absence de dialogue entre majorité et opposition significative, mais aussi miné par des élections législatives dont le déroulement a été des plus chaotiques. Subsidiairement, l’irruption de la politique au prétoire, supposée ou avérée, dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, a ajouté à la suspicion. La condamnation finalement du maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall à 5 ans de prison, et donc son incapacitation à briguer les suffrages à la présidentielle de février 2019, n’a fait qu’élargir la fracture. Et même s’il en a trop dit, l’interpellation du maire Barthélemy Dias, pour des propos outrageants, aurait pu ne pas avoir lieu.
Toutefois, dans le camp du Président Macky Sall, moins dans son parti que chez ses alliés, des voix se sont élevées durant ce week-end pascal pour appeler à un lâchage de lest, afin d’apaiser le climat politique et de revenir aux fondamentaux d’une démocratie exceptionnelle sur le continent. Le Pr Abdoulaye Bathily, resté longtemps silencieux, revient au-devant de la scène pour asséner ses vérités. Des vérités crues se résumant au constat d’un recul démocratique du régime de Macky Sall, au rejet du parrainage et au caractère politique du procès de Khalifa Sall. Sans vouloir reprendre du service au plan politique, l’ancien leader de la Ligue démocratique appelle à un dialogue constructeur afin de ne pas donner une mauvaise image du Sénégal. Pour sa part, le porte-parole du Parti socialiste, le député de la majorité Abdoulaye Wilane, demande au Président Sall de retirer tout bonnement le projet de modification constitutionnelle portant sur le parrainage, d’inviter les membres de l’opposition au dialogue, qui est la marque de fabrique de la démocratie sénégalaise, et d’éviter ainsi des jours sombres à notre pays. Enfin, l’Union pour le renouveau démocratique, par la bouche de son secrétaire général Djégane Sène, appelle le chef de l’Etat à user de son pouvoir de grâce pour sortir Khalifa Sall, maire de la capitale, des affres de la prison.
Il y a juste à espérer que le chef de l’Etat Macky Sall, qui aimait à dire à l’opposition que lui est un lion qui dort et qu’il n’est pas bon de le réveiller, ne se transforme en lion sourd et accepte de prêter oreille à ses différents alliés qui lui montrent le chemin menant aux hauteurs républicaines. Le discours qu’il fera ce soir doit être l’occasion de se mettre enfin au-dessus de la mêlée et de poser les actes majeurs qui le replaceront dans le cœur des démocrates sénégalais
Mansour KANE
Comme il est de coutume, le chef de l’Etat Macky Sall prononcera ce soir, veille de la célébration de l’accession du Sénégal à l’indépendance, un message à la Nation, le dernier de son septennat finissant. Et comme chaque année, les Sénégalais attendent beaucoup de ce message du président de la République, en termes de solutions déclinées à leurs problèmes quotidiens, comme d’avenir. Mais, au-delà des axes de bilan qui seront tracés par le Président Macky Sall, très soucieux de rempiler pour un second mandat, et même des promesses serinées en direction des jeunes quant à la création massive d’emplois et l’assistance financière à l’entreprenariat, c’est sur le processus électoral et la gouvernance démocratique que le patron de l’Alliance pour la République et de la coalition Benno Bokk Yakaar est le plus attendu. La raison en est très simple. Le Sénégal se trouve à moins d’un an d’une élection présidentielle dont les contours actuels sont des plus abrupts. Et depuis 2000, élection présidentielle ne s’est présentée sous des auspices aussi mauvais. A l’origine d’une telle situation, un défaut de consensus sur le processus électoral, alimenté par l’absence de dialogue entre majorité et opposition significative, mais aussi miné par des élections législatives dont le déroulement a été des plus chaotiques. Subsidiairement, l’irruption de la politique au prétoire, supposée ou avérée, dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, a ajouté à la suspicion. La condamnation finalement du maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall à 5 ans de prison, et donc son incapacitation à briguer les suffrages à la présidentielle de février 2019, n’a fait qu’élargir la fracture. Et même s’il en a trop dit, l’interpellation du maire Barthélemy Dias, pour des propos outrageants, aurait pu ne pas avoir lieu.
Toutefois, dans le camp du Président Macky Sall, moins dans son parti que chez ses alliés, des voix se sont élevées durant ce week-end pascal pour appeler à un lâchage de lest, afin d’apaiser le climat politique et de revenir aux fondamentaux d’une démocratie exceptionnelle sur le continent. Le Pr Abdoulaye Bathily, resté longtemps silencieux, revient au-devant de la scène pour asséner ses vérités. Des vérités crues se résumant au constat d’un recul démocratique du régime de Macky Sall, au rejet du parrainage et au caractère politique du procès de Khalifa Sall. Sans vouloir reprendre du service au plan politique, l’ancien leader de la Ligue démocratique appelle à un dialogue constructeur afin de ne pas donner une mauvaise image du Sénégal. Pour sa part, le porte-parole du Parti socialiste, le député de la majorité Abdoulaye Wilane, demande au Président Sall de retirer tout bonnement le projet de modification constitutionnelle portant sur le parrainage, d’inviter les membres de l’opposition au dialogue, qui est la marque de fabrique de la démocratie sénégalaise, et d’éviter ainsi des jours sombres à notre pays. Enfin, l’Union pour le renouveau démocratique, par la bouche de son secrétaire général Djégane Sène, appelle le chef de l’Etat à user de son pouvoir de grâce pour sortir Khalifa Sall, maire de la capitale, des affres de la prison.
Il y a juste à espérer que le chef de l’Etat Macky Sall, qui aimait à dire à l’opposition que lui est un lion qui dort et qu’il n’est pas bon de le réveiller, ne se transforme en lion sourd et accepte de prêter oreille à ses différents alliés qui lui montrent le chemin menant aux hauteurs républicaines. Le discours qu’il fera ce soir doit être l’occasion de se mettre enfin au-dessus de la mêlée et de poser les actes majeurs qui le replaceront dans le cœur des démocrates sénégalais
Mansour KANE